23 octobre 2025
Sur les rives de nos histoires
Aujourd’hui, Pierrot Lambert, laïque dominicain, nous présente des paroles du pape François ainsi que des thèmes liés à la nature pour nous aider à comprendre ces mots de Jésus : « Je suis venu apporter un feu sur la terre ».
LETTRE DE SAINT PAUL APÔTRE AUX ROMAINS (6, 19-23)
Frères, j’emploie un langage humain, adapté à votre faiblesse. Vous aviez mis les membres de votre corps au service de l’impureté et du désordre, ce qui mène au désordre ; de la même manière, mettez-les à présent au service de la justice, ce qui mène à la sainteté. Quand vous étiez esclaves du péché, vous étiez libres par rapport aux exigences de la justice. Qu’avez-vous récolté alors, à commettre des actes dont vous avez honte maintenant ? En effet, ces actes-là aboutissent à la mort.
Mais maintenant que vous avez été libérés du péché et que vous êtes devenus les esclaves de Dieu, vous récoltez ce qui mène à la sainteté, et cela aboutit à la vie éternelle. Car le salaire du péché, c’est la mort ; mais le don gratuit de Dieu, c’est la vie éternelle dans le Christ Jésus notre Seigneur.
ÉVANGILE DE JÉSUS CHRIST SELON SAINT LUC (12, 49-53)
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Je suis venu apporter un feu sur la terre, et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé ! Je dois recevoir un baptême, et quelle angoisse est la mienne jusqu’à ce qu’il soit accompli !
« Pensez-vous que je sois venu mettre la paix sur la terre ? Non, je vous le dis, mais bien plutôt la division. Car désormais cinq personnes de la même famille seront divisées : trois contre deux et deux contre trois ; ils se diviseront : le père contre le fils et le fils contre le père, la mère contre la fille et la fille contre la mère, la belle-mère contre la belle-fille et la belle-fille contre la belle-mère. »
Prédication
Comment accueillir l’affirmation de Jésus : « Je suis venu apporter un feu sur la terre » ? De quel feu s’agit-il en fait ?
Le pape François commentait cette affirmation, il y a trois ans, en parlant du « secret du feu de Dieu, qui descend du ciel en l’éclairant d’une extrémité à l’autre et qui prépare lentement la nourriture des familles pauvres, des personnes migrantes, ou sans maison ».
Le feu de Dieu, selon François, attise notre attention à l’humanité des migrants et des pauvres.
Le pape François précisait son propos, qui concernait la vocation personnelle de chacun d’entre nous : « Jésus veut jeter aujourd’hui encore ce feu sur la terre : il veut encore l’allumer sur les rives de nos histoires quotidiennes. Il nous appelle par notre nom, chacun de nous, il nous appelle par notre nom : nous ne sommes pas un numéro ; il nous regarde dans les yeux, chacun de nous, laissons-nous regarder dans les yeux, et il nous demande… puis-je compter sur toi ? » (Homélie du 27 août 2022).
Le commentaire du pape François nous permet de lier les deux thèmes (le feu et l’eau, en apparence opposés) de la liturgie d’aujourd’hui, avec son évocation des « rives de nos histoires quotidiennes ».
Le psaume déploie la scène du ruisseau et de l’arbre, pour exprimer l’enjeu spirituel de nos vies.
Mais que représente au juste cette vision naturelle ? Comment l’arbre se nourrit-il ? Comment l’eau du sol se rend-elle jusqu’au bout des branches, pour soutenir la vitalité des feuilles et la production des fruits ? Les experts avouent l’insuffisance de leurs hypothèses. « Nous sommes devant une énigme », affirme Peter Wohlleben, dans un livre (La vie secrète des arbres) qui nous a révélé tout un monde caché. Les arbres aspirent l’eau dont ils ont besoin, des racines jusqu’aux branches.
Les images du jour sont très riches. Sur les rives de nos histoires quotidiennes, Jésus veut allumer un feu. Et par ailleurs il nourrit la sève de nos existences (il est venu pour que nous ayons la vie en abondance)… en nous appelant par notre nom.
Pierrot Lambert, L.O.P.
PRIÈRE
Dieu éternel et tout-puissant,
fais-nous agir pour toi d’une volonté ardente,
et servir ta gloire d’un cœur sans partage.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur,
qui vit et règne avec toi,
dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.
∞ Amen.
