Prédication, 25ème mardi du temps ordinaire

Toute famille doit bien avoir un toit pour se loger. Pour plusieurs, la recherche d’un logement abordable et salubre, dans un environnement sécuritaire est source d’inquiétudes. Trouver un chez-soi dans lequel la famille pourra s’épanouir ne va plus de soi aujourd’hui.

Le peuple d’Israël, après un long séjour en exil, privé de son Temple, la demeure de Dieu à Jérusalem, retrouve avec bonheur sa maison. Le prophète Esdras nous présente le rêve en cours de réalisation. Les travaux vont bon train et la construction en est à son point d’achèvement. Une célébration solennelle marquera la dédicace de cette maison de Dieu. On imagine la joie des rapatriés ! Le peuple d’Israël est enfin rassemblé pour son plus grand bonheur. Tous ensemble, ils peuvent louer Dieu, l’architecte de la Maison, qui fait tout concourir au salut du peuple qu’il s’est choisi. Tout, y compris ce retour, s’accomplit selon ses ordres. Cela n’a pas manqué d’engendrer un sentiment de sécurité, de fierté et d’appartenance pour ces gens autrefois dispersés et qui, à nouveau, pouvaient servir et louer le Seigneur leur Dieu dans sa demeure.

Une famille. Une maison. Voilà qu’avec la venue de Jésus, cette famille, cette maison, s’est considérablement élargie. L’Évangile d’aujourd’hui nous en fait voir les nouvelles dimensions, même s’il n’y a aucune construction à admirer.

Des membres de la famille humaine de Jésus s’amènent là où il se trouve en compagnie d’une foule de personnes qui se pressent autour de lui, au point où les visiteurs ne peuvent le rejoindre. Un intermédiaire informe Jésus de leur présence : « Ta mère et tes frères sont là dehors qui veulent te voir ». Leur lien avec Jésus leur accorderait un accès spécial, privilégié dont ils se seraient prévalus. Ils s’attendent à ce que Jésus sorte de la maison pour aller à leur rencontre. Mais Jésus ne bouge pas. Il profite de cette venue pour affirmer la composition de sa nouvelle famille : « Ma mère et mes frères sont ceux qui écoutent la parole de Dieu, et qui la mettent en pratique. »

La maison-famille de Jésus est construite. Elle délimite un dedans et un dehors. Les liens du sang n’ont plus de prévalence. Jésus n’appartient pas à une famille ou à un groupe humain déterminé. Il donne généreusement sa parole à qui veut l’entendre, à qui fera la démarche d’ouvrir son cœur à sa parole pour la mettre en pratique. Il n’y a plus de droit acquis, plus de préséance, plus de légitimité accordée en fonction d’un critère ou l’autre. C’est désormais par la foi, et uniquement par la foi, que l’on peut se réclamer d’être de sa maison.

La foule qui s’y presse nous indique déjà le caractère ouvert de cette maison. Elle peut toujours s’élargir pour accueillir de nouveaux membres. Une famille humaine, s’appellerait-elle Tremblay, reste limitée. La famille, la nouvelle fraternité créée par Jésus s’affranchira bientôt des limites d’Israël, elle recevra des gens de tous horizons, avec vocation de rassembler l’humanité entière !

Nous sommes de cette maison, nous sommes frères et sœurs, membres de cette famille toujours en croissance. Les portes sont ouvertes. Réjouissons-nous d’avoir une telle demeure !

Fr. Raymond Latour O.P.

PRIÈRE

Dieu éternel et tout-puissant,
par une grâce particulière
tu as donné au prêtre saint Pio de participer à la croix de ton Fils,
et, dans son ministère,
tu as renouvelé les merveilles de ta miséricorde ;
par son intercession, nous te prions :
à nous qui sommes associés aux souffrances du Christ,
accorde la joie de parvenir à la gloire de sa résurrection.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur,
qui vit et règne avec toi,
dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.

∞ Amen.