Prédication, 24ème mercredi du temps ordinaire

Ce matin, pour tenir lieu d’homélie, je vous propose un jeu de mots. Un jeu de mots qui nous aidera peut-être à mieux comprendre l’évangile du jour. Le mot en question a des racines latines. Il est composé de trois lettres seulement. C’est l’adverbe cum qui signifie avec en français. Vous ne sauriez imaginer combien de mots commencent par les trois lettres « con ». Mon jeu de mots se limitera à l’univers religieux, ecclésial.

Dans la liturgie chrétienne, le souhait classique, c’est le Dominus vobiscum avec la réponse Et cum spiritu tuo. Le Seigneur soit avec vous –Et avec votre esprit. L’un des noms de Jésus, nous rapporte l’évangile de Luc, est Emmanuel c’est-à-dire Dieu est avec nous. Le petit adverbe avec nous révèle la proximité de Dieu avec chacun de nous.

Les deux grands sacrements de l’Église que nous pouvons recevoir à répétition sont ceux que nous appelions autrefois la confession et la communion.

Pour en rester à l’eucharistie, elle se développe à travers différentes étapes. Elle commence par un rite pénitentiel où nous confessons nos péchés dans un acte de contrition et nous réconcilions avec Dieu. Puis suit la liturgie de la Parole qui est un moment privilégié de connaissance, de compréhension de la Parole de Dieu. La prière universelle nous permet d’ouvrir notre cœur aux misères du monde dans un sentiment de compassion. Au centre de la prière eucharistique, il y a le moment important de la consécration où le pain et le vin deviennent pour nous corps et sang du Christ. Avec confiance nous récitons ensemble le Notre Père qui nous prépare à recevoir la communion. En bref – et de façon presque sacrilège – j’oserais dire que la messe est une affaire de con. L’eucharistie tout entière est une con-célébration qui nous rassemble comme communauté chrétienne autour de Jésus.

Si nous revenons maintenant à notre évangile du jour, nous pouvons y trouver une invitation à la communion avec ceux qui jouent de la flute et dansent et en compassion avec ceux qui se lamentent et pleurent. Ce sont des sentiments de compréhension que nous devons avoir à la fois pour les gloutons et les ascètes. L’amour de Dieu est infini, il comprend les justes et les pécheurs.

Fr. Yvon Pomerleau, O.P.

PRIÈRE

Seigneur Dieu,
par l’abaissement de ton Fils,
tu as relevé le monde déchu ;
donne à tes fidèles une joie sainte :
tu les as tirés de l’esclavage du péché ;
fais-leur connaître le bonheur éternel.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur,
qui vit et règne avec toi,
dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.

∞ Amen.