2 septembre 2025
Un prof pas comme les autres !
Aujourd’hui, le frère Hervé Tremblay, O.P., nous invite à constater comment la voix de Jésus se distinguait de celles des autres maîtres de son époque et comment elle se détache de toutes les voix contemporaines qui nous assaillent.
PREMIÈRE LETTRE DE SAINT PAUL APÔTRE AUX THESSALONICIENS (5, 1-6.9-11)
Pour ce qui est des temps et des moments de la venue du Seigneur, vous n’avez pas besoin, frères, que je vous en parle dans ma lettre. Vous savez très bien que le jour du Seigneur vient comme un voleur dans la nuit. Quand les gens diront : « Quelle paix ! quelle tranquillité ! », c’est alors que, tout à coup, la catastrophe s’abattra sur eux, comme les douleurs sur la femme enceinte : ils ne pourront pas y échapper.
Mais vous, frères, comme vous n’êtes pas dans les ténèbres, ce jour ne vous surprendra pas comme un voleur. En effet, vous êtes tous des fils de la lumière, des fils du jour ; nous n’appartenons pas à la nuit et aux ténèbres. Alors, ne restons pas endormis comme les autres, mais soyons vigilants et restons sobres. Car Dieu ne nous a pas destinés à subir la colère, mais à entrer en possession du salut par notre Seigneur Jésus Christ, mort pour nous afin de nous faire vivre avec lui, que nous soyons en train de veiller ou de dormir.
Ainsi, réconfortez-vous mutuellement et édifiez-vous l’un l’autre, comme vous le faites déjà.
ÉVANGILE DE JÉSUS CHRIST SELON SAINT LUC (4, 31-37)
En ce temps-là, Jésus descendit à Capharnaüm, ville de Galilée, et il y enseignait, le jour du sabbat. On était frappé par son enseignement car sa parole était pleine d’autorité.
Or, il y avait dans la synagogue un homme possédé par l’esprit d’un démon impur, qui se mit à crier d’une voix forte : « Ah ! que nous veux-tu, Jésus de Nazareth ? Es-tu venu pour nous perdre ? Je sais qui tu es : tu es le Saint de Dieu. » Jésus le menaça : « Silence ! Sors de cet homme. » Alors le démon projeta l’homme en plein milieu et sortit de lui sans lui faire aucun mal.
Tous furent saisis d’effroi et ils se disaient entre eux : « Quelle est cette parole ? Il commande avec autorité et puissance aux esprits impurs, et ils sortent ! »
Et la réputation de Jésus se propageait dans toute la région.
Prédication
Dans le monde universitaire ou scolaire, les étudiants ont le don de « cadrer » leurs nouveaux professeurs en quelques minutes. Après un seul cours, ils connaissent ses tics, ses manies, ses mots-virgules (ceux qu’ils répètent souvent), etc. et ils peuvent l’imiter avec exactitude. Si ce peut être un peu humiliant pour le prof, cela produit aussi des étudiants blasés, qui ont tout vu et tout entendu.
Dans l’évangile de ce jour, Jésus se présente comme un professeur qui enseigne. Des professeurs, des rabbins, des enseignants, des maîtres, le judaïsme du 1er siècle n’en manquait pas, comme toutes les confessions religieuses de tous les temps. Un de plus, un de moins, ça ne fait pas une grande différence. À la fin, ils se ressemblent tous. Les rabbins contemporains de Jésus avaient cette caractéristique de se référer constamment à la Torah et à Moïse. Leur ego n’entrait pas en ligne de compte, tant ils se présentaient comme commentateurs de la Torah.
Mais il n’en est pas ainsi avec Jésus, qui commence son ministère public ici. « On était frappé par son enseignement car sa parole était pleine d’autorité ». Autorité… vous savez, ces gens qu’on a envie d’écouter, ceux qui savent ce qu’ils disent, ceux qui connaissent leur affaire, ceux qui s’imposent naturellement. Ceux qui ont du nouveau à dire et ne répètent pas constamment les vieilles affaires du passé. La parole de Jésus a en plus une autorité qui se manifeste dans les actes. Quand on lui amène un possédé, c’est par cette même parole autoritaire que Jésus expulse le démon. Voilà quelque chose de nouveau ! « Il commande avec autorité et puissance aux esprits impurs, et ils sortent ! » Ce qu’il dit arrive. Sa parole n’est pas vide, elle produit son effet. Ça, c’est nouveau.
Au lendemain de la fête du travail, alors que nous sommes en pleine « rentrée » après les vacances de l’été, nous avons ici une invitation à l’écoute du maître. Tant de voix nous assaillent de partout. Des voix qui n’ont pas toutes la même valeur ou la même autorité. Des voix signifiantes et des voix insignifiantes. Celle de Jésus s’y mêle. Laissons-nous encore surprendre par l’autorité de son enseignement, certes, mais aussi par sa beauté et par sa valeur éternelle.
Fr. Hervé Tremblay, O.P.
PRIÈRE
Tu as voulu, Seigneur Dieu,
que par la grâce de l’adoption filiale,
nous devenions des enfants de lumière ;
ne permets pas que nous soyons enveloppés
des ténèbres de l’erreur,
mais accorde-nous d’être toujours rayonnants
dans la splendeur de ta vérité.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur,
qui vit et règne avec toi,
dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.
∞ Amen.