Homélie, lundi, 2ème semaine du Temps Pascal

28 avril 2025

Renaître comme un papillon

Aujourd’hui, le frère André Descôteaux, O.P., nous explique cette transformation à laquelle Jésus nous invite, semblable à celle d’un papillon en devenir, ce mystère que Nicodème ne comprenait pas…

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Homélie

Vendredi après-midi, les enfants de l’Externat Mont-Jésus-Marie sont venus fêter Pâques dans cette église. L’église était pleine d’enfants. Ça grouillait de vie, comme vous pouvez l’imaginer. L’animatrice de pastorale, avait, entre autres, préparé une très belle vidéo sur le mystère de la chenille qui, de chrysalide, devient papillon. C’était une très belle façon d’aider les enfants à percevoir le grand mystère de la Résurrection.

Nicodème, s’il avait été présent avec les enfants, aurait peut-être mieux compris Jésus quand celui-ci lui a dit qu’il fallait renaître pour voir le Royaume de Dieu. « À moins de naître d’en haut, on ne peut voir le royaume de Dieu ». Et encore « personne, à moins de naître de l’eau et de l’Esprit, ne peut entrer dans le royaume de Dieu. Ce qui est né de la chair est chair ; ce qui est né de l’Esprit est esprit ». Il est quand même surprenant que Nicodème ne semble pas comprendre. N’est-il pas un maître en Israël ? Mais, surtout, il sait très bien que l’horizon de Jésus ne se limite pas à ce qui est terrestre. Il vient de Dieu. Jésus est de ces prophètes qui font prendre conscience que notre destinée ne se limite pas à cette terre, mais qui nous appelle à un au-delà, à un ailleurs où là seulement l’être humain peut trouver son bonheur. Le pape François qui a été inhumé samedi dernier était de ceux-là.

En nous examinant nous-mêmes, nous pouvons en être fort conscients. Nous aimons la vie. Que c’est beau la vie, comme on le chante, mais comme la vie peut être souffrante aussi ! Comme la vie peut être injuste ! Pourtant, la vie, c’est la vie. Et nous voulons vivre ! Nous y sommes attachés. Nous trouvons qu’elle passe trop vite. Nous sommes habités par la soif de la vie, d’une vie humaine, mais d’une vie encore plus profonde, d’une vie en plénitude. Nous souffrons comme la chenille dans son cocon, nous aspirons au grand air, à la vie, à la liberté comme le papillon qui virevolte de fleur en fleur.

Comment rendre ce rêve possible sans renaître, sans connaître une transformation radicale, sans naître de l’eau et de l’Esprit ? Alors que nous venons de conclure la grande semaine de Pâques, comment ne pas comprendre que l’eau dont il s’agit est celle du baptême ? Par elle, nous sommes configurés au Christ au point de l’avoir revêtu. Sa vie devient notre vie comme notre vie est devenue la sienne. Et tout cela est possible par l’Esprit.

Être né du souffle de Dieu. Rappelez-vous la création de notre ancêtre Adam. « Alors le Seigneur Dieu modela l’homme avec la poussière tirée du sol ; il insuffla dans ses narines le souffle de vie, et l’homme devint un être vivant. (Gn 2, 7) ». Aujourd’hui, c’est l’Esprit remis par le Christ sur la croix et reçu au baptême, qui vient en nous pour que nous passions nous aussi de l’état de chenille à celui du magnifique papillon que nous pouvons être.

Que cette eucharistie où nous communions au Seigneur ressuscité, le premier-né d’entre les morts ne cesse de nous combler de son Esprit. Ainsi nous serons comme les premiers chrétiens emplis de l’Esprit Saint pour proclamer cette bonne nouvelle de la vie et cette magnifique transformation à laquelle nous sommes tous et toutes appelés.

Fr. André Descôteaux, O.P.

 

PRIÈRE

Nous t’en prions, Dieu tout-puissant :
renouvelés et guéris par ta Pâque,
nous sommes affranchis de la ressemblance
avec notre premier parent, issu de la terre ;
transforme-nous à l’image du créateur, qui est aux cieux.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur,
qui vit et règne avec toi,
dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.

∞ Amen.