Homélie, mercredi dans l’octave de Pâques C

23 avril 2025

À l’image des disciples d’Emmaüs

Aujourd’hui, le frère Yvon Pomerleau, O.P., nous explique son appréciation de l’évangile des disciples d’Emmaüs dont les quatre étapes de cheminement font partie de toute foi chrétienne et de la voie dominicaine.

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Homélie

Si on me demandait quel est mon évangile préféré, je répondrais sans hésitation que c’est celui des disciples d’Emmaüs (peut-être en seconde place, après celui des mages). Et pourquoi? Les disciples d’Emmaüs nous donnent un modèle de cheminement chrétien. Ce cheminement peut être divisé en quatre étapes, en quatre dimensions. Pour en faciliter la mémorisation, j’utiliserai quatre mots avec la même finale : la communion, la compréhension, la célébration et la mission. Ce sont les quatre piliers de la vie chrétienne et en particulier de la voie dominicaine.

Commençons par la communion. La dimension communautaire est très importante. C’est en communauté que nous sommes appelés à vivre notre foi dans le partage, la solidarité et le soutien mutuel. Dans notre évangile, « deux disciples faisaient route (…) et ils parlaient entre eux de ce qui s’était passé ». Un troisième compagnon de route se joindra à eux : « Jésus lui-même s’approcha et il marchait avec eux ». Cela évoque un autre passage évangélique où Jésus dit : « Là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis là au milieu d’eux ». La vie chrétienne a une dimension communautaire, ecclésiale, que les dominicains réalisent dans la vie fraternelle, dans la vie conventuelle.

Deuxième dimension : la compréhension, le questionnement, la quête de sens. Pour les dominicains, on parlera de la recherche et de l’étude. Aux disciples d’Emmaüs, Jésus posera la question suivante : « De quoi discutez-vous en marchant? ». Ils cherchent à comprendre ce qui est arrivé à Jésus. Leur espérance est ébranlée. « Nous espérions que c’était lui qui allait délivrer Israël » Il y a bien les témoignages de femmes de leur groupe qui ont eu une vision mais des compagnons sont allés au tombeau et n’ont pas vu Jésus. En réponse au questionnement des disciples, Jésus « leur interpréta dans toute l’Écriture, ce qui le concernait ». Pour nous aussi, chrétiens et même dominicains, notre foi dans le Ressuscité n’exclut pas le questionnement et même le doute. L’important, c’est de poursuivre, même dans l’obscurité, notre recherche, notre quête de sens.

La troisième dimension, c’est la célébration. « Quand il fut à table avec eux, ayant pris le pain, il prononça la bénédiction et, l’ayant rompu, il le leur donna. Alors leurs yeux s’ouvrirent et ils le reconnurent ». L’eucharistie est centrale dans la vie chrétienne. Elle nous rassemble dans la même foi qu’elle confirme : Jésus est vivant. « Notre cœur n’était-il pas brûlant en nous, tandis qu’il nous parlait sur la route et nous ouvrait les Écritures? » Notre célébration eucharistique nous rend Jésus présent dans la communauté, dans la Parole et dans le pain partagé, même si comme pour les disciples, il est disparu à nos regards.

Enfin, quatrième et dernier pilier de notre cheminement commun avec les disciples d’Emmaüs : la mission. Les disciples retournent à la hâte à Jérusalem pour retrouver les onze apôtres et leur raconter « ce qui s’était passé sur la route et comment le Seigneur s’était fait reconnaître par eux à la fraction du pain ». Nous aussi, chacun à notre manière, nous devons annoncer, dans notre monde d’aujourd’hui, la Bonne Nouvelle de Jésus ressuscité et de faire de toutes les nations des disciples.

Fr. Yvon Pomerleau, O.P.

 

PRIÈRE

Seigneur Dieu,
tu nous guéris donnes chaque année la joie de fêter
la résurrection du Seigneur ;
à travers ces fêtes d’ici-bas,
accorde-nous, dans ta bonté,
de parvenir aux joies éternelles.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur,
qui vit et règne avec toi,
dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.

∞ Amen.