Homélie, mardi dans l’octave de Pâques C

22 avril 2025

Entre larmes et espérance

Aujourd’hui, le frère Thomas de Gabory, O.P., nous explique la figure inspirante de Marie Madeleine qui reconnaît le Ressuscité. Comme elle, le pape François aussi a annoncé la lumière et l’espérance du Christ vivant!

Entre larmes et espérance

Homélie

C’est la seconde fois que Marie-Madeleine se rend au tombeau.

La première fois, c’était de grand matin alors que c’était encore les ténèbres, elle s’aperçoit que la pierre a été enlevée du tombeau alors, elle fait demi-tour dans l’urgence et court pour aller chercher Pierre et l’autre disciple. Au tombeau, ils ne voient que des linges blancs posés à plat (Jn 20, 1-10).

La seconde fois, elle se tient près du tombeau, elle pleure (comme une Madeleine), et tout en pleurant, elle se penche vers le tombeau. Elle ne voit pas les linges mais elle voit deux anges vêtus de blanc, comme s’ils avaient revêtus eux-mêmes les linges posés dans le tombeau. On imagine ces vêtements resplendissants, d’une blancheur telle que personne sur terre ne peut obtenir une blancheur pareille. C’est la lumière de la Transfiguration. C’est la lumière de la Résurrection qui illumine le monde depuis l’intérieur du tombeau. C’est la lumière de la Résurrection qui contient le pouvoir de transfigurer le monde. Voilà notre espérance.

Marie-Madeleine est entre les larmes de la nuit et l’espérance lumineuse pour le monde. Et quand Jésus l’appelle par son nom, Marie, alors elle le reconnaît, vivant.

Le pape François a dû beaucoup pleurer en voyant que l’Église était une barque qui prend l’eau. Mais, comme Marie-Madeleine, il a annoncé au monde la lumière de la Résurrection qui a le pouvoir de transfigurer le monde en lui donnant une espérance. Jésus ressuscité est une bonne nouvelle pour le monde et vient lui donner la lumière et l’espérance.

Jésus ressuscité vient donner la lumière et l’espérance à l’Église : elle peut être vraiment une Église pauvre pour les pauvres, une Église missionnaire qui travaille dans le monde et pour le monde, une Église capable de s’ouvrir aux autres, le cœur grand ouvert. Non pas une Église de pouvoir, mais une Église des périphéries, en chemin, pauvre, fragile, souvent bouleversée, mais habitée d’un feu pascal, habitée d’une tendresse qui transforme, habitée d’un Ressuscité qu’on reconnaît dans la voix qui appelle, dans le pain partagé, dans les visages oubliés.

Jésus ressuscité vient donner la lumière et l’espérance aux malades et aux démunis : ils peuvent vraiment compter sur l’aide des chrétiens qui voient en eux d’autres Christs. 

Jésus ressuscité vient donner la lumière et l’espérance aux migrants : ils peuvent vraiment compter sur l’accueil des chrétiennes et des chrétiens qui voient en eux des sœurs et des frères.

Jésus ressuscité vient donner la lumière et l’espérance à tous les êtres humains de cette terre : il peut vraiment sécher les larmes du deuil car il nous promet la vie éternelle.

Le Christ est vivant : voilà notre lumière, voilà notre espérance. Il n’y a pas de nuit qui n’attende sa lumière. Alléluia.

Fr. Thomas de Gabory, O.P.

 

PRIÈRE

Seigneur Dieu,
tu nous guéris par les célébrations pascales ;
poursuis toujours l’œuvre de ta grâce :
que ton peuple trouve une liberté parfaite
et parvienne à la joie du ciel dont il exulte déjà sur la terre.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur,
qui vit et règne avec toi,
dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.

∞ Amen.