6 février 2025
Envoyés en mission !
Aujourd’hui, Gustavo Adolfo Garay Ortega nous explique comment le récit de l’envoi des disciples en mission nous révèle la nature de ladite mission : être des protecteurs de la vie, de la liberté et de la dignité humaine.

LETTRE AUX HÉBREUX (12, 18-19.21-24)
Frères, quand vous êtes venus vers Dieu, vous n’êtes pas venus vers une réalité palpable, embrasée par le feu, comme la montagne du Sinaï : pas d’obscurité, de ténèbres ni d’ouragan, pas de son de trompettes ni de paroles prononcées par cette voix que les fils d’Israël demandèrent à ne plus entendre. Le spectacle était si effrayant que Moïse dit : Je suis effrayé et tremblant.
Mais vous êtes venus vers la montagne de Sion et vers la ville du Dieu vivant, la Jérusalem céleste, vers des myriades d’anges en fête et vers l’assemblée des premiers-nés dont les noms sont inscrits dans les cieux. Vous êtes venus vers Dieu, le juge de tous, et vers les esprits des justes amenés à la perfection. Vous êtes venus vers Jésus, le médiateur d’une alliance nouvelle, et vers le sang de l’aspersion, son sang qui parle plus fort que celui d’Abel.
ÉVANGILE DE JÉSUS CHRIST SELON SAINT MARC (6, 7-13)
En ce temps-là, Jésus appela les Douze ; alors il commença à les envoyer en mission deux par deux. Il leur donnait autorité sur les esprits impurs, et il leur prescrivit de ne rien prendre pour la route, mais seulement un bâton ; pas de pain, pas de sac, pas de pièces de monnaie dans leur ceinture. « Mettez des sandales, ne prenez pas de tunique de rechange. » Il leur disait encore : « Quand vous avez trouvé l’hospitalité dans une maison, restez-y jusqu’à votre départ. Si, dans une localité, on refuse de vous accueillir et de vous écouter, partez et secouez la poussière de vos pieds : ce sera pour eux un témoignage. »
Ils partirent, et proclamèrent qu’il fallait se convertir. Ils expulsaient beaucoup de démons, faisaient des onctions d’huile à de nombreux malades, et les guérissaient.
Homélie
Au début de son Évangile, Marc nous raconte l’appel de Jésus pour former le groupe des Douze. Aujourd’hui, la liturgie nous offre le passage de leur envoi en mission (Mc 6, 7-13). Après avoir déjà marché un bon bout de temps avec eux, Jésus décide de les envoyer, au-devant de lui, prêcher la Bonne Nouvelle par groupes de deux et réaliser avec autorité les signes prophétiques du Règne de Dieu.
Jésus qui a déjà manifesté sa force sur les esprits impurs, la donne maintenant aux disciples pour l’accomplissement de leur mission. Pour les douze apôtres, comme maintenant pour nous, disciples et lecteurs de l’évangile, la lutte de Jésus contre les forces du mal est la confirmation de l’arrivée du Règne de Dieu. L’engagement est toujours le même : découvrir la toute-puissance de l’amour de Dieu afin de ramener et protéger la dignité et la liberté de l’être humain au cœur de sa vie. Au cours de l’histoire, c’est d’ailleurs ce qu’ont fait les figures chrétiennes qui se sont engagées dans des milieux où la haine, la violence et l’exploitation des faibles désorganisaient la vie sociale.
Pour l’évangéliste Marc, il est très important d’apporter la Bonne Nouvelle aux juifs et aux païens, et il précise très bien les exigences de la condition de disciple. Il faut apporter seulement le strict minimum pour le chemin : un bâton et des sandales. L’éloquence de la prédication sera assurée par la pauvreté, car celle-ci nous ouvre à la miséricorde, à la générosité des autres et à la confiance dans le soutien de Dieu. Jésus explique aussi aux disciples que leur seule présence est déjà un témoignage, même pour ceux et celles qui refusent de les écouter ou de les accueillir. Le signe de « partir et secouer la poussière de vos pieds » lors d’un refus fait d’ailleurs référence au rôle prophétique du disciple, comme l’ont fait certains prophètes de l’Ancien Testament : la mission des disciples consiste à transmettre ce qu’ils ont appris et vécu auprès de Jésus, mais toujours en pleine liberté. Vous êtes accueillis, restez ; vous n’êtes pas accueillis, partez !
Au cours de l’histoire d’Israël, les déviations du peuple l’ont souvent mené à sa destruction et à sa dispersion. Maintenant, avec Jésus Christ et la prolongation de sa mission à travers ses disciples, la présence de la miséricorde Dieu est visible à travers des paroles et des gestes qui libèrent et transforment. Le salut apporté par Jésus a permis que le cours de l’histoire prenne un autre envol, et l’évangéliste Marc est déterminé à transmettre ce message : tout disciple, à la manière de Jésus, doit redonner force et vie aux autres. Il faut expulser tout ce qui déshumanise, tout ce qui détruit la personne et qui défigure l’existence des enfants de Dieu. Il faut guérir et soigner de tout ce qui menace de mort.
L’invitation à collaborer sur le projet du Règne est toujours ouverte et actuelle. Le monde a tant besoin d’amour ! Il y a encore tant de frères et de sœurs qui sont dans le besoin ! Jésus souligne : pas de pain, pas de sac, pas d’argent et pas de tunique de rechange afin de pouvoir adapter le message aux besoins des gens et que le témoignage soit toujours notre confiance dans la miséricorde de Dieu.
Gustavo Adolfo Garay Ortega
PRIÈRE
Seigneur Dieu, force de tous les saints,
tu as appelé les saints martyrs Paul Miki et ses compagnons
à entrer dans la vie en passant par la croix ;
accorde-nous, à leur intercession,
la force de garder jusqu’à la mort la foi que nous proclamons.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur,
qui vit et règne avec toi,
dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.
∞ Amen.