Homélie, mercredi de la 3ème semaine du Temps ordinaire

29 janvier 2024

Notre vie comme un champ à cultiver

Aujourd’hui, le frère Carlos Ariel Betancourth Ospina, O.P., nous invite à examiner nos vies et à y déceler ce qui permettrait ou empêcherait la Parole de Dieu de fructifier.

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Homélie

L’Évangile d’aujourd’hui nous présente comme thème la semence abondante de la Parole. La manière la plus fréquente de lire ce texte de la « parabole du semeur » est de l’analyser en fonction de la terre qui l’accueille. Mais il y a une autre lecture possible qui, selon certains chercheurs, correspond davantage à la première intention de Jésus. Cette lecture nous propose de regarder la puissance du grain lui-même. De ce point de vue, on pourrait l’appeler plus justement la « parabole de la semence victorieuse ».

Et de cette perspective, c’est l’histoire d’un grain qui, bien qu’il soit à de multiples reprises rejeté, opprimé ou kidnappé, parvient toujours à ses fins. Jésus nous assure que la semence portera du fruit. Malgré le fait que ce monde nous semble souvent un terrain stérile — la jeunesse d’aujourd’hui, la société distraite, le manque de vocations, les défauts que nous découvrons dans l’Église — Dieu a donné de la force à sa Parole et elle germera contre toutes les apparences.

Nous n’avons pas à perdre espoir et confiance en Dieu. C’est Lui qui, en fin de compte, fait fructifier le Royaume, pas nous. Nous sommes invités à collaborer avec lui, mais celui qui donne la croissance et celui qui sauve, c’est Dieu.

La Parole que nous entendons illumine notre chemin. L’Eucharistie nous donne la force de le suivre. Ensuite, dans la vie de tous les jours, nous sommes ceux qui doivent correspondre à l’initiative de Dieu et vivre selon ses voies et selon son projet et sa mentalité.

Nous pouvons nous-mêmes appliquer la parabole dans la vie de tous les jours. Demandons-nous quel pourcentage de fruits produit la grâce que Dieu nous communique, la semence de son Royaume, ses sacrements et spécifiquement la Parole que nous entendons dans l’Eucharistie : trente, soixante, cent pour cent ?

Qu’est-ce qui empêche la Parole de Dieu de produire tout son fruit en nous : les soucis, la superficialité, les tentations du monde ? Quel genre de terre sommes-nous pour cette semence qui, de la part de Dieu, est toujours efficace et pleine de force ?

Parfois, la faute peut venir de l’extérieur, avec des pierres et des épines. Parfois, elle vient de nous-mêmes parce que nous sommes une mauvaise terre et que nous n’ouvrons pas complètement notre cœur à la Parole que Dieu nous enseigne, à la semence qu’Il sème dans notre champ.

Il n’y a pas grande chose à expliquer. Nous devons seulement analyser comment nous prenons soin de la semence que nous avons reçue de Dieu. Notre désir est sûrement d’avoir cette Parole comme valeur suprême de notre vie.

Nous venons de commencer cette nouvelle année 2025. C’est un bon moment pour établir notre existence en nous confiant à la bonté du Semeur qui ne résiste jamais lorsque nous venons à Lui avec sincérité.

Je nous invite à offrir notre vie au Seigneur comme un champ à cultiver. Et disons-lui donc : Seigneur, féconde ce sol de ton amour et places-y les grains de paix, d’espérance et de charité. Amen.

Fr. Carlos Ariel Betancourth Ospina, O.P.

 

PRIÈRE

Dieu éternel et tout-puissant,
dans ta bienveillance, dirige nos actions,
afin qu’au nom de ton Fils bien aimé,
nous portions des fruits en abondance.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur,
qui vit et règne avec toi,
dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.

∞ Amen.