20 janvier 2024
Un moyen pour se rapprocher de l'Amour Divin
Aujourd’hui, le frère Peace Michael A. Mushimiyimana, O.P., nous rappelle ce message essentiel que Jésus a cherché à enseigner aux personnes de son temps et de tous temps, en ce qui concerne le rôle des rituels religieux tels que le jeûne.
LETTRE AUX HÉBREUX (5, 1-10)
Tout grand prêtre est pris parmi les hommes ; il est établi pour intervenir en faveur des hommes dans leurs relations avec Dieu ; il doit offrir des dons et des sacrifices pour les péchés. Il est capable de compréhension envers ceux qui commettent des fautes par ignorance ou par égarement, car il est, lui aussi, rempli de faiblesse ; et, à cause de cette faiblesse, il doit offrir des sacrifices pour ses propres péchés comme pour ceux du peuple. On ne s’attribue pas cet honneur à soi-même, on est appelé par Dieu, comme Aaron.
Il en est bien ainsi pour le Christ : il ne s’est pas donné à lui-même la gloire de devenir grand prêtre ; il l’a reçue de Dieu, qui lui a dit : Tu es mon Fils, moi, aujourd’hui, je t’ai engendré, car il lui dit aussi dans un autre psaume : Tu es prêtre de l’ordre de Melkisédek pour l’éternité. Pendant les jours de sa vie dans la chair, il offrit, avec un grand cri et dans les larmes, des prières et des supplications à Dieu qui pouvait le sauver de la mort, et il fut exaucé en raison de son grand respect. Bien qu’il soit le Fils, il apprit par ses souffrances l’obéissance et, conduit à sa perfection, il est devenu pour tous ceux qui lui obéissent la cause du salut éternel, car Dieu l’a proclamé grand prêtre de l’ordre de Melkisédek.
ÉVANGILE DE JÉSUS CHRIST SELON SAINT MARC (2, 18-22)
En ce temps-là, comme les disciples de Jean le Baptiste et les pharisiens jeûnaient, on vint demander à Jésus : « Pourquoi, alors que les disciples de Jean et les disciples des pharisiens jeûnent, tes disciples ne jeûnent-ils pas ? » Jésus leur dit : « Les invités de la noce pourraient-ils jeûner, pendant que l’Époux est avec eux ? Tant qu’ils ont l’Époux avec eux, ils ne peuvent pas jeûner. Mais des jours viendront où l’Époux leur sera enlevé ; alors, ce jour-là, ils jeûneront.
« Personne ne raccommode un vieux vêtement avec une pièce d’étoffe neuve ; autrement le morceau neuf ajouté tire sur le vieux tissu et la déchirure s’agrandit.
« Ou encore, personne ne met du vin nouveau dans de vieilles outres ; car alors, le vin fera éclater les outres, et l’on perd à la fois le vin et les outres. À vin nouveau, outres neuves. »
Homélie
Lorsqu’on examine la question posée par les disciples de Jean Baptiste et les pharisiens à Jésus, il est important de noter qu’elle n’aborde pas simplement un acte de dévotion, mais soulève des interrogations sur l’authenticité de la foi. La réponse de Jésus, en utilisant la métaphore de l’époux et de la noce, indique que la présence du Christ transforme la signification du jeûne. Le jeûne, traditionnellement perçu comme une pratique de pénitence et de privation, est ici recontextualisé dans le cadre de la joie et de la communion avec Dieu.
Par les mots de Jésus « tant qu’ils ont l’Époux avec eux, ils ne peuvent pas jeûner » suggère que les rituels religieux, si importants soient-ils, doivent être considérés à la lumière de la relation personnelle avec Jésus. Cette relation, incarnée dans l’amour, transcende la loi écrit. Jésus invite ainsi ses interlocuteurs à reconnaître que, bien que le jeûne ait sa place dans la vie spirituelle, il ne doit pas devenir un simple acte extérieur sans profondeur. Ce message résonne particulièrement dans notre contexte contemporain, où le formalisme peut parfois prévaloir sur la véritable quête spirituelle.
De plus, les analogies du vieux vêtement et des vieilles outres renforcent cette notion de transformation. Jésus souligne que toute pratique religieuse doit s’adapter à une vie intérieure renouvelée. Cela implique un abandon des schémas rigides de pensée et une ouverture à une dynamique vivante, caractérisée par l’amour. La mention du « vin nouveau » et des « outres neuves » nous appelle, nous croyants, à accepter un changement radical dans notre manière d’aborder la foi.
Jésus nous invite à considérer le jeûne non pas comme une obligation législative, mais comme une expression d’amour authentique envers Dieu et envers notre prochain. Ce déplacement du cadre légal vers une approche fondée sur l’amour pose une exigence plus grande : celle d’une intégration des valeurs spirituelles dans chaque aspect de notre existence. Ainsi, le jeûne, loin de n’être qu’un devoir, s’inscrit dans une démarche de sincérité et de profondeur relationnelle.
Dans cette perspective, nous comprenons que l’amour chrétien se révèle comme une force dynamique, capable de surmonter les limites de la loi et d’ouvrir la voie à une vie de foi inspirée par cet amour. Les rituels, tels que le jeûne, doivent être vécus profondément, non comme une fin en soi, mais comme un moyen de se rapprocher de cet amour divin qui nous appelle à vivre pleinement dans la joie de la communion avec Dieu.
Fr. Peace Michael A. Mushimiyimana, O.P.
PRIÈRE
Sois favorable à tes fidèles, Seigneur,
et, dans ta bonté, multiplie pour eux les dons de ta grâce,
afin que, brûlant de charité, de foi et d’espérance,
ils soient toujours vigilants pour garder tes commandements.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur,
qui vit et règne avec toi,
dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.
∞ Amen.