Homélie, vendredi de la 2ème semaine de l’Avent

13 décembre 2024

Refuser ou accepter la présence de Dieu!

Aujourd’hui, le frère Jean-Louis Larochelle, O.P., met en évidence la difficulté à s’ouvrir à ce que Jésus révélait à l’époque comme actuellement!

Homélie

Dans l’épisode évangélique d’aujourd’hui, nous voyons Jésus comparer l’attitude des gens de sa génération à celle de gamins qui s’amusent. Nous devinons bien que Jésus visait avant tout, par son propos, les pharisiens et les scribes. L’attitude de fermeture de ces derniers face à Jean-Baptiste et à lui-même constituait un signe de leur superficialité et de leur aveuglement. En d’autres mots, les pharisiens et les scribes ne se laissaient pas interpeller. Ils ne toléraient pas qu’on puisse évaluer leur façon de gérer l’application des centaines de lois religieuses qui encadraient la vie croyante des juifs. Ils ne se demandaient pas si leur lourde organisation religieuse servait vraiment le Royaume de Dieu ? Ils ne semblaient pas avoir le souci de vérifier si cette organisation permettait de dévoiler la profondeur de l’amour de Dieu pour son peuple. De plus, leur superficialité apparaissait dans leurs façons de lire les comportements de Jean-Baptiste et de Jésus. À leurs yeux, l’un était un ascète radical, un vrai « possédé », et l’autre « un glouton et un ivrogne ». Comme nous pouvons le constater, ils ne considéraient ni l’enseignement et ni les interventions de Jean-Baptiste et de Jésus.

La critique que Jésus propose ici, elle est régulièrement reprise tout au long des évangiles. Il est clair que les scribes et les pharisiens étaient, en général, bien installés dans leurs fonctions religieuses et dans les privilèges dont ils profitaient. C’est ce qui les a rendus insensibles à la prédication de Jean-Baptiste. Cette dernière aurait pu, normalement, ouvrir leurs cœurs et les préparer à porter attention à l’enseignement de Jésus. Mais ce ne fut pas le cas.

Retenons que la superficialité et l’aveuglement des pharisiens se rencontrent aujourd’hui dans beaucoup de nos sociétés contemporaines. Au sein des pays occidentaux en particulier, une large portion de la population ne veut plus entendre certaines questions posées par le christianisme. En effet, beaucoup de gens se disent satisfaits du niveau élevé de bien-être matériel et de sécurité que leur offrent les systèmes étatiques contemporains. Ils souhaitent des améliorations, bien sûr, mais ils savent bien qu’ils profitent de privilèges matériels et de protections que leurs grands-parents ne connaissaient pas et ne pouvaient même pas imaginer. En conséquence, ces gens satisfaits se demandent pourquoi se questionner sur une autre vie, si la vie présente est, en général, agréable et bonne ? Pourquoi en effet se laisser bercer par des promesses religieuses qui dépassent l’entendement… et dont nous n’avons pas du tout l’assurance qu’elles vont se réaliser ? Pour eux, la vie est à vivre maintenant. Il faut savoir en profiter. Il est vrai, disent-ils, que les forces du mal, celles de l’égoïsme, du mépris de l’autre et de la volonté de dominer sont actives. Mais n’ont-elles pas toujours existées dans l’histoire de notre humanité ? Apprenons à les contrôler le mieux possible et sachons ensuite profiter de la vie actuelle sans se laisser berner par des offres de salut qui ne sont absolument pas assurées.

Pour des baptisés dans le Christ comme nous, ces propos expriment une forme de résignation dramatique qui refuse la présence de Dieu dans notre histoire. Ils réduisent tragiquement la question de la destinée de toute vie humaine. L’univers que Jésus présentait à ses contemporains faisait éclater les représentations antérieures que véhiculait la tradition juive. Les scribes et les pharisiens ont choisi, eux, par aveuglement et superficialité, de ne pas accueillir ce que Jésus révélait. Bien de nos contemporains font actuellement un choix semblable.

En ce temps de l’Avent, en ce temps de l’espérance, sachons prier pour toutes les personnes qui ne parviennent pas à s’ouvrir à l’offre du salut de Dieu. Et que l’espérance chrétienne nous donne le courage de témoigner de notre attachement au Christ !

Fr. Jean-Louis Larochelle, O.P.

 

PRIÈRE

Nous t’en prions, Seigneur :
que sainte Lucie, vierge et martyre,
intercède pour nous dans la gloire
et qu’elle ranime notre ferveur,
pour que nous chantions aujourd’hui sa naissance au ciel
et puissions contempler les réalités éternelles.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur,
qui vit et règne avec toi,
dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.

∞ Amen.