16 octobre 2024
Charité
Aujourd’hui, le frère Gustave Nsengiyumva, O.P., nous présente la sainte canadienne que nous célébrons aujourd’hui et nous parle de sa dévotion aux pauvres qui lui valût le titre de « Mère de la Charité ».
LETTRE DE SAINT PAUL APÔTRE AUX CORINTHIENS (13, 4-13)
L’amour prend patience ; l’amour rend service ; l’amour ne jalouse pas ; il ne se vante pas, ne se gonfle pas d’orgueil ; il ne fait rien d’inconvenant ; il ne cherche pas son intérêt ; il ne s’emporte pas ; il n’entretient pas de rancune ; il ne se réjouit pas de ce qui est injuste, mais il trouve sa joie dans ce qui est vrai ; il supporte tout, il fait confiance en tout, il espère tout, il endure tout. L’amour ne passera jamais.
Les prophéties seront dépassées, le don des langues cessera, la connaissance actuelle sera dépassée. En effet, notre connaissance est partielle, nos prophéties sont partielles. Quand viendra l’achèvement, ce qui est partiel sera dépassé. Quand j’étais petit enfant, je parlais comme un enfant, je pensais comme un enfant, je raisonnais comme un enfant. Maintenant que je suis un homme, j’ai dépassé ce qui était propre à l’enfant.
Nous voyons actuellement de manière confuse, comme dans un miroir ; ce jour-là, nous verrons face à face. Actuellement, ma connaissance est partielle ; ce jour-là, je connaîtrai parfaitement, comme j’ai été connu.
Ce qui demeure aujourd’hui, c’est la foi, l’espérance et la charité ; mais la plus grande des trois, c’est la charité.
ÉVANGILE DE JÉSUS CHRIST SELON SAINT MATTHIEU (25, 31-40)
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Quand le Fils de l’homme viendra dans sa gloire, et tous les anges avec lui, alors il siégera sur son trône de gloire. Toutes les nations seront rassemblées devant lui ; il séparera les hommes les uns des autres, comme le berger sépare les brebis des boucs : il placera les brebis à sa droite, et les boucs à gauche.
« Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa droite : “Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous depuis la fondation du monde. Car j’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ; j’étais nu, et vous m’avez habillé ; j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi !”
« Alors les justes lui répondront : “Seigneur, quand est-ce que nous t’avons vu… ? tu avais donc faim, et nous t’avons nourri ? tu avais soif, et nous t’avons donné à boire ? tu étais un étranger, et nous t’avons accueilli ? tu étais nu, et nous t’avons habillé ? tu étais malade ou en prison… Quand sommes-nous venus jusqu’à toi ?” Et le Roi leur répondra : “Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait.” »
Homélie
Marguerite d’Youville nous apparaît comme une femme qui a entendu le Seigneur lui dire : « Réconforte mon peuple, prépare mon chemin en partant à la recherche des plus pauvres, de ceux dont la vie n’a été qu’un long et sans fin chemin de souffrance. »
« Nous la voyons saisie par la lumière éclatante de l’amour du Père. Elle rassemble quelques compagnes qui s’engagent à tout mettre en commun pour donner cet amour aux pauvres et aux petits. » Avec leur ‘Mère de la Charité Universelle’, les Sœurs Grises « ont reconnu Jésus-Christ dans la personne des pauvres ». « Les Sœurs ont pour eux toute la considération possible et les servent avec joie. » (Règle des Sœurs Grises)
« La bonté et la vérité se rencontreront, la justice et la paix s’embrasseront. » (Ps 84, 11) Sainte Marguerite d’Youville, dans l’Avènement de l’Église, tu nous donnes avec tous les saints une image du monde nouveau dans lequel règnent la Bonté, la Vérité, la Justice et la Paix. Saint Pierre dit : « Ce que nous attendons, ce sont de nouveaux cieux et une nouvelle terre où, selon sa promesse, résidera la justice de Dieu. » (II P 3, 13)
Dans sa dévotion quotidienne, Marguerite a apporté un peu de cette nouveauté aux plus nécessiteux : une communauté d’amour, où les petits sont respectés parce que le Seigneur est près d’eux, parce qu’il est présent dans leur cœur. Pour cette sainte de chez nous que nous honorons, ce sont les actes concrets de charité quotidiens qui font triompher la justice de Dieu et qui révèlent la présence du monde nouveau : « Son salut est proche de ceux qui le craignent, la gloire habitera notre terre » (Ps 84, 10).
« Marguerite remettait entièrement sa vie entre les mains du Dieu Providence. Jour après jour, dans un esprit de profonde confiance, elle cherchait à s’offrir avec Jésus à notre Père céleste… » En Dieu, Marguerite voyait le Père « qui a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique » (Jn 3, 16). En union avec Notre-Dame de la Providence, comme elle appelait la Mère du Sauveur, elle contemplait dans la prière le mystère de la paternité universelle de Dieu de laquelle elle disait : « Comprenez que tous les hommes et toutes les femmes sont véritablement frères et sœurs, que leur Père céleste ne manquera jamais d’être proche d’eux et que son amour les appelle à une vie active au service des autres. »
« Nous remercions Dieu pour la figure qu’Il place devant nos yeux ce matin. Oui, nous Lui rendons grâce. Pour la première fois dans l’histoire, une femme d’origine canadienne a été inscrite parmi les saints que l’Église et élevée à la gloire des autels. »
Reconnaissant sa pratique héroïque de la vertu, la Sainte Mère l’Église a décidé de la placer sur les autels. Le 3 mai 1959, le Pape Jean XXIII la béatifiait et lui donnait le titre de « Mère de la Charité Universelle » et, le 9 décembre 1990, le Pape Jean-Paul II la canonisait, la proposant à notre vénération et à notre imitation. Nous pouvons certainement tous suivre l’excellent exemple de Marguerite en nous soumettant à la Sainte Volonté de Dieu, ou du moins nous pouvons faire de plus grands efforts pour le faire — car ce faisant, nous commençons à avoir le paradis sur terre ; et en plus, la paix de l’âme va avec. Prions donc la bonne Mère d’Youville de nous aider dans nos efforts quotidiens pour pratiquer la Charité, elle qui a si bien su pratiquer cette belle vertu.
Fr. Gustave Nsengiyumva, O.P.
PRIÈRE
Dieu de tendresse et de bonté,
tu as conduit sainte Marguerite d’Youville
sur des chemins qui passaient par la croix
et tu as voulu que sa charité porte secours
aux détresses de son temps ;
accorde-nous l’audace de manifester comme elle ta compassion
et la force de persévérer
jusqu’au jour où tu nous inviteras à partager la joie de tous les saints.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur,
lui qui vit et règne avec toi,
dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.
∞ Amen.