6 septembre 2024
Avec l’Époux, tout change !
Aujourd’hui, le frère André Descôteaux, O.P., nous invite à nous laisser enthousiasmer par la Parole et la Présence de Jésus parmi nous qui rendent nos vies éternellement nouvelles !
PREMIÈRE LETTRE DE SAINT PAUL APÔTRE AUX CORINTHIENS (4, 1-5)
Frères, que l’on nous regarde donc comme des auxiliaires du Christ et des intendants des mystères de Dieu. Or, tout ce que l’on demande aux intendants, c’est d’être trouvés dignes de confiance.
Pour ma part, je me soucie fort peu d’être soumis à votre jugement, ou à celui d’une autorité humaine ; d’ailleurs, je ne me juge même pas moi-même. Ma conscience ne me reproche rien, mais ce n’est pas pour cela que je suis juste : celui qui me soumet au jugement, c’est le Seigneur.
Ainsi, ne portez pas de jugement prématuré, mais attendez la venue du Seigneur, car il mettra en lumière ce qui est caché dans les ténèbres, et il rendra manifestes les intentions des cœurs. Alors, la louange qui revient à chacun lui sera donnée par Dieu.
ÉVANGILE DE JÉSUS CHRIST SELON SAINT LUC (5, 33-39)
En ce temps-là, les pharisiens et les scribes dirent à Jésus : « Les disciples de Jean le Baptiste jeûnent souvent et font des prières ; de même ceux des pharisiens. Au contraire, les tiens mangent et boivent ! » Jésus leur dit : « Pouvez-vous faire jeûner les invités de la noce, pendant que l’Époux est avec eux ? Mais des jours viendront où l’Époux leur sera enlevé ; alors, en ces jours-là, ils jeûneront. »
Il leur dit aussi en parabole : « Personne ne déchire un morceau à un vêtement neuf pour le coudre sur un vieux vêtement. Autrement, on aura déchiré le neuf, et le morceau qui vient du neuf ne s’accordera pas avec le vieux. Et personne ne met du vin nouveau dans de vieilles outres ; autrement, le vin nouveau fera éclater les outres, il se répandra et les outres seront perdues. Mais on doit mettre le vin nouveau dans des outres neuves. Jamais celui qui a bu du vin vieux ne désire du nouveau. Car il dit : “C’est le vieux qui est bon.” »
Homélie
Nous sommes encore au début de l’Évangile de Luc. Même si, ici et là, comme ce matin se manifestent des oppositions, c’est l’enthousiasme des débuts, de la découverte. Qui est-il celui-là qui parle avec autorité ? Qui est-il celui qui, par sa parole puissante, chasse les démons et guérit toute personne malade qui se présente à lui ?
Entre le récit d’hier de la pêche miraculeuse et celui d’aujourd’hui, Jésus a purifié un lépreux. Après avoir opéré de multiples guérisons, il a pardonné les péchés à un paralytique avant de lui ordonner de se lever. Par la suite, il se rendra chez Lévi, le publicain, pour l’inviter à le suivre et pour prendre le repas avec lui.
Pas question de jeûner. C’est la joie ! La joie pour toutes ces personnes qui voient s’ouvrir devant elles un avenir inespéré. C’est la joie de découvrir, à tout le moins, un prophète, une nouvelle manifestation de Dieu. Jésus en est bien conscient. Pas question de jeûner quand l’époux est là.
Quelque chose de nouveau est en train de naître. Quelque chose de tellement inattendu qu’il n’est pas question de raccommoder un vieux vêtement même avec une pièce neuve. Il faut se procurer un autre vêtement et tant qu’à y être changer la garde-robe au complet. Pas question d’utiliser de vieilles outres pour conserver le vin. Il est tellement exceptionnel et nouveau qu’elles risquent d’éclater et tout serait perdu !
Avec la présence de l’Époux tout change. Les rapports entre Dieu et les humains. Ceux-ci apprennent à découvrir un Père. Les relations entre eux sont aussi bouleversées : ils sont tous frères et sœurs les uns des autres. L’amour est la clé de leur vie. Les rapports avec eux-mêmes sont complètement chamboulés parce que ni la maladie, ni le mal, ni la mort n’auront le dernier mot.
Tout cet inespéré. Ce radicalement neuf est possible parce que Jésus est l’image du Dieu invisible. L’humanité peut reprendre une nouvelle orientation parce qu’il est le premier-né et que tout a été créé pour lui et par lui. La vie s’ouvre devant l’humanité parce qu’il est le premier né d’entre les morts. La paix et la concorde sont possibles parce qu’il est la tête du corps et parce qu’en lui tout a été réconcilié « faisant la paix par le sang de sa Croix, la paix pour tous les êtres sur la terre et dans le ciel » (Col 1, 20).
Lui, le Vivant, le premier-né, est toujours là au milieu de nous. Un nouveau monde est en train de naître. Dans un sens, malgré les deux mille ans du christianisme, avec le Christ tout est encore nouveau. Chaque génération, chaque disciple doivent s’approprier la nouveauté de cette présence.
Certes, il est possible de jeûner maintenant, comme l’ont fait les premières communautés chrétiennes mais ce n’est pas parce que nous sommes en deuil. Non, l’Époux, le Christ, le Seigneur est toujours présent avec la puissance de sa parole et sa nouveauté. Pour notre monde, quelle que soit l’époque, le Christ est toujours nouveau. Peut-il en être autrement puisqu’il est l’image du Dieu invisible et qu’en lui habite toute plénitude ? Comment l’épuiser ? Comment en venir à bout ? Dieu toujours plus grand ! Toujours plus nouveau !
À nous de ne pas craindre de changer de vêtements, de changer les outres pour recueillir le vin du Royaume, et ce, à tout âge. À nous de nous convertir sans cesse et d’entrer dans cette dynamique du renouvellement : comme nous le chantons durant l’Avent. Le monde ancien s’en est allé, un nouveau monde est déjà né !
La communauté vit à nouveau la rentrée. Certes, c’est la reprise des activités régulières. Mais, puissions-nous, grâce à l’Esprit, accueillir cette présence toujours nouvelle et toujours recréatrice de vie et d’amour pour ne pas hésiter à nous renouveler. Amen.
Fr. André Descôteaux, O.P.
PRIÈRE
Tu as voulu, Seigneur Dieu,
que par la grâce de l’adoption filiale,
nous devenions des enfants de lumière ;
ne permets pas que nous soyons enveloppés
des ténèbres de l’erreur,
mais accorde-nous d’être toujours rayonnants
dans la splendeur de ta vérité.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur,
lui qui vit et règne avec toi,
dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.
∞ Amen.