11 avril 2024
Témoigner par la force de l'Esprit
Aujourd’hui, Gustavo Adolfo Garay Ortega compare l’empressement de Jean le Baptiste à croire en Jésus comme Messie à l’élan des nouveaux chrétiens de proclamer sa Résurrection et nous invite à puiser, tout comme eux, dans les forces de l’Esprit Saint pour les imiter.
LIVRE DES ACTES DES APÔTRES (5, 27-33)
En ces jours-là, le commandant du Temple et son escorte, ayant amené les Apôtres, les présentèrent au Conseil suprême, et le grand prêtre les interrogea : « Nous vous avions formellement interdit d’enseigner au nom de celui-là, et voilà que vous remplissez Jérusalem de votre enseignement. Vous voulez donc faire retomber sur nous le sang de cet homme ! »
En réponse, Pierre et les Apôtres déclarèrent : « Il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes. Le Dieu de nos pères a ressuscité Jésus, que vous aviez exécuté en le suspendant au bois du supplice. C’est lui que Dieu, par sa main droite, a élevé, en faisant de lui le Prince et le Sauveur, pour accorder à Israël la conversion et le pardon des péchés.
« Quant à nous, nous sommes les témoins de tout cela, avec l’Esprit Saint, que Dieu a donné à ceux qui lui obéissent. » Ceux qui les avaient entendus étaient exaspérés et projetaient de les supprimer.
ÉVANGILE DE JÉSUS CHRIST SELON SAINT JEAN (3, 31-36)
« Celui qui vient d’en haut est au-dessus de tous. Celui qui est de la terre est terrestre, et il parle de façon terrestre. Celui qui vient du ciel est au-dessus de tous, il témoigne de ce qu’il a vu et entendu, et personne ne reçoit son témoignage.
« Mais celui qui reçoit son témoignage certifie par là que Dieu est vrai. En effet, celui que Dieu a envoyé dit les paroles de Dieu, car Dieu lui donne l’Esprit sans mesure. Le Père aime le Fils et il a tout remis dans sa main. Celui qui croit au Fils a la vie éternelle ; celui qui refuse de croire le Fils ne verra pas la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui. »
Commentaire
Hier, la lecture évangélique nous présentait la fin du dialogue de Jésus avec Nicodème (3, 16-21). Aujourd’hui, quelques versets après (31-36), l’évangile de Jean nous présente le dernier discours-témoignage de Jean Baptiste, le précurseur, « l’ami de l’époux ».
Ce témoignage de Jean Baptiste semble un écho du dialogue avec Nicodème, en affirmant que Jésus de Nazareth réalise les œuvres de Dieu, car il vient de Dieu, point! L’origine de Jésus est divine : « Celui qui vient d’en haut est au-dessus de tous ». Sa façon d’agir et de parler est la conséquence de « ce qu’il a vu et entendu ». Autrement dit, Jean est en train de dire que Jésus nous montre le vrai visage du Père, son être et son désir. Croire au témoignage de Jésus c’est certifier que « Dieu est vrai », car son message est spécial : « il dit les paroles de Dieu », il est envoyé par Dieu, il est le Fils de Dieu!
Pour la communauté johannique, il est important de souligner que Jésus est le Fils de Dieu. Accueillir son message c’est accueillir Dieu même, c’est reconnaître la présence libératrice de Dieu, c’est choisir l’amour de Dieu et sa tendresse particulière en faveur des opprimés.
L’invitation du Baptiste est claire : il faut croire en Jésus. Pour l’évangéliste, ça l’est encore plus, car croire en Jésus c’est croire aussi qu’il est ressuscité, qu’il a le pouvoir de tout transformer. Le groupe des apôtres, ainsi que les premières communautés l’ont très bien compris. Le texte des Actes des Apôtres nous rend témoignage de cette transformation. Les apôtres ont vécu une expérience vitale et profonde : « Ce que nous avons vu et entendu, nous vous l’annonçons à vous aussi » (1Jn 1,3). Alors, ils deviennent à leur tour des témoins : « Quant à nous, nous sommes les témoins de tout cela, avec l’Esprit Saint, que Dieu a donné à ceux qui lui obéissent » (Ac 5, 32). Ils sont témoins, car ils ont reçu l’Esprit Saint, le même Esprit donné sans mesure au Fils (Jn 3, 34b) et que le Fils transmet aux disciples pour continuer son œuvre de salut.
Pierre et les apôtres se savent responsables de mettre au clair qu’« il faut d’abord obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes ». Donc, l’interdiction de prêcher sur Jésus, imposée par les autorités juives, n’a aucun effet sur eux, car ils ont fait l’expérience de la résurrection de Jésus, résurrection qui leur permet de vivre en totale liberté, la liberté des croyants fortifiés par l’Esprit du Seigneur.
Le courage et la joie du Baptiste d’avoir accompli sa mission en disant : « Lui, il faut qu’il grandisse ; et moi, que je diminue » (Jn 3, 30) sont les mêmes que ceux des disciples du Christ, en ces jours-là et aujourd’hui! Nous sommes invités à témoigner de notre foi et, avec la force de l’Esprit Saint, à annoncer qu’un monde meilleur est possible : le Règne de Dieu. La résurrection du Christ est la certitude que ce Règne vient d’en haut pour s’enraciner ici sur terre! Croire au Fils de Dieu c’est croire aussi que son œuvre d’amour continue à grandir et que nous en sommes des témoins privilégiés.
Au sacrement de la confirmation, nous avons célébré le fait d’avoir été marqués de l’Esprit Saint, le don de Dieu. Donc, comme les apôtres et tant d’autres témoins du Christ, que les difficultés de chaque jour ne nous empêchent pas de partager l’amour de Dieu qui habite dans nos cœurs. C’est le cas des jeunes qui dénoncent la violence et les injustices sur les réseaux sociaux et qui démontrent leur solidarité avec les victimes. Comme lundi dernier, malgré la ferveur de la merveilleuse éclipse solaire, il y a eu aussi de la place dans leurs stories pour dénoncer publiquement l’assassinat de Pascal Suleiman, un père de famille chrétien tué au Liban et qui laisse orphelins ses trois enfants. Cette dénonciation est aussi une brise d’amour pour les victimes, même si elles ne retrouveront pas l’être cher.
En ce temps pascal qui nous prépare à la fête de la Pentecôte, que le souffle de l’Esprit Saint nous pousse à nous écouter les uns les autres, à découvrir et à discerner les défis ou les changements auxquels, comme communauté, nous devons faire face ensemble. Il ne s’agit pas d’imposer ; la liberté avant tout! Il s’agit de témoigner avec confiance de « ce que nous avons vu et entendu ». Comme on attribue à saint Dominique de Guzman : « il parlait aux hommes de Dieu et des hommes avec Dieu ».
Gustavo Adolfo Garay Ortega
PRIÈRE
Seigneur Dieu,
pour l’honneur de ton nom,
l’évêque saint Stanislas est tombé sous les coups
de ses persécuteurs ;
accorde-nous la force de persévérer jusqu’à la mort,
fermes dans la foi.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur,
lui qui vit et règne avec toi
dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.
∞ Amen.