Homélie, jeudi, 5e semaine du Carême

21 mars 2024

Une promesse de Vie

Aujourd’hui, Gustavo Adolfo Garay Ortega nous explique qu’alors que Jésus essayait de leur transmettre un message d’espérance et d’accomplir la promesse de Dieu à Abraham, les Juifs, avec leur connaissance strictement humaine des Écritures, ne comprenaient pas le projet de nature divine qui leur était présenté.
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Commentaire

Le passage de l’évangile d’aujourd’hui nous montre clairement comment le ton augmente dans la tension entre les Juifs et Jésus. Jésus continue de prêcher au Temple et il est direct dans son discours à propos de son autorité : ce n’est pas lui-même qui se rend témoignage ; c’est bien le témoignage du Père qui révèle Jésus comme son envoyé et ce témoignage est situé au cœur de la tradition juive, dans la promesse faite à Abraham. Jésus, comme descendant d’Abraham, donne continuité et, mieux encore, il accomplit la promesse.

Les Juifs étaient bien conscients de la promesse de Dieu à Abraham, mais leurs cœurs étaient enfermés dans l’incompréhension. Leurs répliques sont de l’ordre du purement humain, tandis que Jésus est en train d’annoncer la vie éternelle et de révéler la part de lui-même qui est de nature divine. Il est venu pour faire connaître le visage miséricordieux du Père et c’est Dieu le Père qui glorifie le Fils, gloire qui était déjà présente lors de la promesse faite à Abraham, car le Fils et le Père sont une seule personne. « Consubstantiel au Père » affirmera le symbole de Nicée-Constantinople.

Donc, pour tous ceux et celles qui gardent sa parole, Jésus promet que la mort n’aura pas éternellement emprise sur eux. La vie vaincra la mort. Et, effectivement, les gens n’ont pas compris ce discours de Jésus. Ils croyaient que Jésus parlait uniquement de ne pas mourir, tandis que l’intention de Jésus est d’expliquer que notre vie sur terre se prolonge dans la vie éternelle. Jésus se situe en dehors du cadre espace-temps : « Abraham votre père a exulté, sachant qu’il verrait mon Jour. Il l’a vu, et il s’est réjoui ». Mais les Juifs refusent de croire que Jésus ait pu connaître Abraham : « Toi qui n’as pas encore cinquante ans, tu as vu Abraham ! ».

Comme dans d’autres moments dans l’évangile de saint Jean, Jésus ne répond pas directement aux questionnements que les juifs proposent. Dans ce cas, la réponse de Jésus ne semble pas les éclairer davantage : « avant qu’Abraham fût, moi, JE SUIS ». Ils pensent probablement que Jésus se moque d’eux, d’où leur colère et leur tentative de le lapider.

De tout temps, les mystères qui entourent Jésus interpellent et l’évangile de saint Jean nous pousse à prendre position face à Jésus, même si nous avons un peu ou beaucoup de difficulté à comprendre la logique du texte évangélique. C’est une invitation à regarder notre histoire du point de vue de Dieu, Celui que Jésus appelle « mon Père et votre Père », une invitation à plonger dans la promesse de la vie éternelle. Jésus veut rompre avec l’image d’un Dieu en colère et mettre en évidence la présence toute proche de Dieu qui déborde d’amour pour tous, au point d’offrir Celui qui est UN avec Lui.

Ne restons pas fixés dans la souffrance, même si elle déstabilise. Il est clair pour moi que la souffrance est un pont de passage, tout comme la mort, où nous explorons toute la puissance de vie que la Résurrection viendra confirmer, car en Jésus, l’envoyé du Père, notre humanité a été relevée et propulsée à devenir un amour transformateur pour ceux et celles qui nous entourent. Cet amour se traduit vraiment en des signes d’espérance et de réconciliation.

Le temps du carême achève. Dimanche prochain, nous relirons déjà la Passion du Seigneur, après avoir acclamé celui-ci comme les foules lors de son entrée triomphale à Jérusalem. Mais, il ne faut pas oublier que, comme croyants, nous ne célébrons pas le Christ souffrant et mort ; nous célébrons celui qui est ressuscité. Nous célébrons l’intervention de Dieu en faveur de l’humanité dans ce contexte de mort et de désolation. C’est une espérance magnifique en ces temps difficiles dans le monde entier, car justement, c’est là où l’être humain a semé la destruction que le Dieu de la vie intervient et face à la limite ultime, la mort, là où l’être humain n’est plus capable d’intervenir, Dieu agit en faveur de la vie pour qu’elle soit éternelle et en plénitude.

Gustavo Adolfo Garay Ortega

 

PRIÈRE

Sois attentif à nos appels, Seigneur,
et, dans ta bonté,
protège ceux qui mettent leur espérance en ta miséricorde,
afin que, purifiés de leurs péchés,
ils persévèrent dans une vie de sainteté
et deviennent les héritiers de ta promesse.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur,
lui qui vit et règne avec toi
dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.

∞ Amen.