Homélie, vendredi, 1ère semaine du Carême

23 février 2024

L'autre

Aujourd’hui, le frère Carlos Ariel Betancourth Ospina, O.P., nous rappelle que Jésus a mis les relations humaines avant toute pratique religieuse dans la morale de Dieu et qu’en ce Carême, il est de notre devoir de pratiquer l’amour, le pardon et la réconciliation autant que possible.
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Homélie

Dieu nous a dit de mille manières qu’« Il ne prendrait plaisir à la mort du méchant, mais plutôt qu’il se détourne de sa conduite et qu’il vive ». Aujourd’hui, le prophète Ézékiel nous l’a rappelé. Son message nous appelle fortement à la responsabilité personnelle de la grâce qui nous est offerte. La grâce de Dieu nous appelle et soutient notre fragilité. De même, cela nourrit notre désir de vivre avec des attitudes plus justes et fraternelles, plus cohérentes avec notre propre foi.

Concernant cette idée, nous pouvons dire, avec le texte évangélique d’aujourd’hui, que l’enseignement de Jésus sur la nécessité d’adapter les pratiques religieuses dans notre vie avec le précepte de l’amour n’est pas nouveau. Ce n’est pas la loi, ce ne sont pas les pratiques religieuses qui nous sauvent. Jésus ne vient pas abolir la loi ni les pratiques religieuses, mais il leur donne un nouveau sens.

La nouvelle proposition de Jésus touche le plus profond de notre cœur et nous appelle à revoir notre intérieur, nos attitudes et, aujourd’hui, nos relations avec les autres, avant de présenter notre offrande devant l’autel. Nous sommes appelés à réfléchir sur notre relation avec nos frères et sœurs et à mettre en pratique une exigence d’amour : la réconciliation. L’amour de Dieu s’accrédite dans l’amour que nous portons à nos frères.

Jésus place l’amour fraternel, le pardon et la réconciliation entre les frères avant toute autre pratique religieuse, tout acte de culte religieux. Jésus place « l’autre » comme une valeur maximale qui doit être accueillie, valorisée, respectée, aimée.

Il nous est difficile de comprendre que le premier moyen de louer Dieu passe par le pardon, la réconciliation et l’amour. Le texte de Matthieu est aussi un appel à éviter tout ce qui nuit aux relations humaines.

La religion de la sincérité et du cœur est aussi la religion de la compréhension et de la réconciliation. Autrement dit : la religion de la VÉRITÉ est aussi la religion de la MISÉRICORDE.

L’appel à la conversion, qui se répète avec force et davantage en ce temps de Carême que nous commençons, est une invitation à entrer dans ce courant de grâce qui nous configure de plus en plus avec le Christ, avec ses sentiments et ses attitudes.

Réfléchissons afin de discerner si nous devons abandonner certaines de nos attitudes pour rétablir les liens, demander pardon, renforcer la fraternité.

Fr. Carlos Ariel Betancourth Ospina, O.P.

 

PRIÈRE

Accorde à tes fidèles, Seigneur, nous t’en prions,
de s’appliquer comme il convient
à la préparation de Pâques :
que la pénitence imposée chaque année à notre corps
porte en nous tous du fruit pour nos âmes.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur,
lui qui vit et règne avec toi
dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.

∞ Amen.