Homélie, samedi, 5e semaine du Temps Ordinaire

10 février 2024

L'amour pour tous

Aujourd’hui, le frère Carlos Ariel Betancourth Ospina, O.P., attire notre attention moins sur le miracle dans l’évangile du jour que sur ce qui pousse Jésus à l’accomplir : l’amour et la compassion pour les foules.

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Homélie

Dans l’évangile d’aujourd’hui, Jésus accomplit un miracle remarquable, multipliant les pains et les poissons pour une foule affamée. Toutefois, notre attention sera meilleure si elle ne s’arrête pas au miracle, mais cherche plutôt la raison du miracle.

Il y a des choses merveilleuses qui sont faites par fierté, par vanité ou pour gagner de l’argent ou la gloire. Il y a des gens qui cherchent à attirer l’attention en faisant des choses difficiles, étranges ou risquées.

Les disciples répondent à cette foule sans nourriture par une question qui n’exprime que l’étonnement. Mais Jésus n’est ni comme ceux qui font quelque chose pour devenir protagonistes ni comme ses disciples, qui ne s’impliquent pas totalement.

Son motif, la raison de ses miracles, nous est révélé aujourd’hui : c’est la compassion. « J’ai de la compassion pour cette foule”, dit-il. Tous ces gens qui suivaient Jésus pour entendre sa parole étaient dans une situation de faiblesse, ils n’avaient pas de nourriture, ils se trouvaient dans une zone déserte, et Jésus dit : « si je les renvoie chez eux à jeun, ils vont défaillir en chemin ».

C’est pourquoi, animé par cet amour compatissant, Jésus désire non seulement satisfaire la faim physique, mais aussi la faim de Dieu, car en donnant du pain dans le désert, il révélait aussi la puissance et la compassion de Dieu, qui peut surmonter tous les obstacles. Toutes ses actions naissent de l’amour et sont dirigées vers l’amour. Cet amour compatissant et miséricordieux est la posture constante de Jésus devant les hommes. Et au-delà de la faim que nous pouvons normalement assouvir par notre travail, nous sommes tous attaqués par une faim d’un autre type, la faim de trouver un sens à la vie, et que lui seul peut assouvir.

Et Jésus, porté par son amour miséricordieux, vient à notre secours, et continue de nous offrir son amour, son amitié, sa lumière, son corps livré, son sang versé… les seuls aliments capables d’assouvir notre faim de sens, de bonheur et d’éternité.

Il est également important de noter que c’est l’amour, cet amour de compassion, qui a finalement réussi à ouvrir la voie à l’impossible. Et cela doit être noté parce que ce même amour est à notre disposition, et il peut et veut agir en nous.

Dès que nous sommes les nouveaux disciples de Jésus, notre mission est de regarder l’humanité qui souffre, qui marche en insécurité à travers les déserts parmi tant de questions et de situations menaçantes ; regarder en profondeur la faim physique et psychologique qui tourmente tant de frères afin de leur offrir du pain pour le corps et l’esprit, du travail, de l’espérance et la force d’en haut qui permet de satisfaire et de donner un sens à l’existence.

Quand chaque personne est découverte et valorisée dans son extraordinaire dignité, en plus d’être respectée dans toute son intégrité, elle est alors véritablement intégrée à la communauté et à la société.

Fr. Carlos Ariel Betancourth Ospina, O.P.

 

PRIÈRE

En célébrant la mémoire de la bienheureuse vierge Scholastique,
Seigneur, nous te prions :
fais qu’à son exemple,
nous te servions avec une charité sans faille
et que nous obtenions avec bonheur les bienfaits de ton amour.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur,
lui qui vit et règne avec toi dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.

∞ Amen.