Homélie, mardi, 4e semaine du Temps Ordinaire

29 janvier 2024

Guérisseur attendu

Aujourd’hui, le frère Jean-Louis Larochelle, O.P., nous parle de la compassion guérissante de Jésus, constante dans les lectures de ces derniers jours, et de la façon dont les disciples de Jésus s’assuraient que les foules sachent où et quand rencontrer Jésus lors de ses déplacements.
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Homélie

La renommée de Jésus comme guérisseur semble s’être rapidement répandue en Galilée. Tout indique que tôt dans son ministère le nombre de personnes malades ou infirmes qui tenaient à le rencontrer aurait augmenté de façon accélérée. Et pour multiplier les occasions de rencontre avec lui, certains analystes des récits bibliques affirment que des disciples ou des admirateurs de Jésus le précédaient dans le but d’aller dire aux gens des campagnes en particulier à quels endroits le maître passerait dans ses déplacements. N’est-ce pas ce que laisse entendre l’évangéliste Luc quand il dit que Jésus lui-même avait envoyé soixante-douze disciples, deux par deux, en avant de lui, en toute ville et localité où lui-même allait se rendre (Lc 10,1-2) ? Stratégie intéressante du fait qu’elle rendait possible des rassemblements significatifs et qui, en même temps, pouvait multiplier, pour Jésus, les occasions d’annoncer largement la venue du Royaume de Dieu. Car, dans la Galilée rurale de l’époque, la densité démographique étant faible, il fallait recourir à la publicité du bouche-à-oreille pour que les gens puissent se retrouver nombreux à un endroit déterminé. N’est-ce pas ce que nous pouvons imaginer à partir du début de l’épisode évangélique du jour : « Jésus regagna en barque l’autre rive, et une grande foule s’assembla autour de lui » ? En d’autres mots, Jésus était déjà attendu par une foule lorsqu’il débarqua sur la rive ouest du lac de Génésareth. La population avait été informée de son arrivée. Et les malades et leurs proches étaient là.

Une fois débarqué, Jésus opère deux miracles : celui touchant la fille de Jaïre et celui de la femme qui avait des pertes de sang. Immédiatement, nous reconnaissons la profonde compassion de Jésus face à la détresse des gens, face à leurs souffrances. Cela est particulièrement explicite avec le récit de la réanimation de la fille de Jaïre. C’est le père de la jeune fille, chef de synagogue, qui vient intercéder pour elle. Il insiste avec force auprès de Jésus, car sa fille était atteinte d’une maladie très grave. De toute évidence, Jaïre était déchiré intérieurement par le drame que vivait sa fille. Et la compassion de Jésus s’est immédiatement manifestée. Le récit rapporte que Jésus « partit avec lui et que la foule qui le suivait était si nombreuse qu’elle l’écrasait ». Et là, on assiste à un retournement de situation : la jeune fille déclarée morte est réanimée par Jésus. Mais pour que cette transformation de l’état de la malade se réalise, Jésus avait compté sur la foi du chef de la synagogue. Il lui avait d’ailleurs dit : « Ne crains pas, crois seulement ».

Nous voyons ici que Jésus, par ses guérisons, a continuellement cherché à faire connaître un Dieu de la vie et un Dieu du partage. C’est ce Dieu vivant et créateur de la vie qu’il a manifesté par sa compassion active à l’endroit des malades et des souffrants. En ce sens, il nous a montré la voie à suivre. Notre mission consiste à prolonger, grâce à l’assistance de l’Esprit Saint, cette présence du Christ guérisseur des esprits et des corps. En cherchant à nous attacher toujours davantage à lui, en visant à lui faire pleinement confiance, nous assumerons, au moins partiellement, cette mission. N’oublions pas non plus que nous sommes invités à voir grand, à faire connaître le plus largement possible, par nos témoignages de vie et nos interventions, la Bonne Nouvelle du salut, et ce, malgré les conditions défavorables actuelles.

Que l’Eucharistie que nous allons célébrer puisse nourrir notre espérance et nous rendre capables de faire pleinement confiance au Seigneur, comme Jaïre l’a fait.

Fr. Jean-Louis Larochelle, O.P.

 

PRIÈRE

Accorde-nous, Seigneur notre Dieu,
de pouvoir t’adorer de tout notre esprit,
et d’avoir envers tous une vraie charité.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur,
lui qui vit et règne avec toi
dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.

∞ Amen.