Homélie, jeudi, 1ère semaine de l’Avent

Dans les derniers mois, j’ai été confronté à un bon nombre de décisions à prendre en lien avec la remodélisation de ce qui deviendra la nouvelle maison du Centre étudiant Dominicum. À un certain moment, j’ai été étonné de constater qu’il manquait un bon morceau du plancher en béton dans l’ancienne salle de bain au rez-de-chaussée. Il fallait réparer ça en profondeur et solidifier la charpente au grand complet. Sinon, comme dans l’évangile d’aujourd’hui, lors de conditions défavorables, cette construction sans fondations solides aurait fini par s’effondrer et être détruite, car il lui manquait une véritable infrastructure.

La parabole des deux maisons fait partie du Discours sur la montagne, cet enseignement qui commence avec les Béatitudes et dans lequel Jésus nous exhorte à avoir une attitude cohérente comme disciples, un discernement constant et un cœur sincère qui cherche le Royaume des Cieux. Avec cette image décrivant la construction de deux maisons et leurs choix de fondations, Jésus instruit ses disciples sur leur participation au Royaume des Cieux. Tout un défi ! Chaque décision entraînera des répercussions tant pour la rénovation de la maison (dans mon cas) que pour l’édification du Règne parmi nous (dans le cas de la parabole).

Il est déconcertant d’écouter Jésus dire aux disciples que ce n’est pas en lui disant « Seigneur, Seigneur ! », c’est-à-dire en faisant semblant de prier, qu’on entrera dans le Royaume des Cieux. Oui, déconcertant et même choquant pour ceux qui aiment l’invoquer à tout moment, mais tout de même cohérant, car la gloire promise est réservée à ceux et celles qui accomplissent la volonté du Père céleste. Cet avertissement doit être compris comme une motivation pour les disciples à rester vigilants, à mettre en pratique la charité et à ne pas se limiter aux beaux discours.

L’exemple de la construction d’une maison est très parlant, car il met de l’avant l’essentiel dans la vie du disciple : accueillir les paroles du Maître et en faire une base et une expérience concrète. Comme le conditionnement physique pour un athlète, la mise en pratique des paroles de Jésus est un exercice nécessaire pour avoir une foi en forme et surmonter les adversités de la vie quotidienne.

En ce temps de l’Avent, l’exhortation de Jésus devient magnifique pour nous préparer à sa naissance, car « mettre en pratique » ça veut aussi dire « incarner ». Comme le Verbe s’est fait chair, nous aussi nous sommes appelés à incarner son Royaume et son enseignement, à faire nôtre l’attitude du vrai disciple qui est cohérent dans ses paroles et ses actes, ainsi qu’à accepter et vivre la volonté du Père.

La volonté du Père est manifestée et dévoilée dans tout ce que Jésus a dit et dans l’amour qu’il a manifesté par ses actions (« aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimé » Jn 13, 34). Faire la volonté du Père implique que nous aimions comme Jésus et que nous contribuions à faire grandir le Règne de Dieu pour notre bien et celui de l’humanité. En faisant la volonté du Père, nous orientons nos choix de vie pour ouvrir un chemin de liberté aux autres et devenons nous-même vraiment libres. Il n’est pas suffisant d’entendre et de savoir ce que Jésus a dit; il est « absolument » nécessaire de s’impliquer dans son œuvre, de prendre des décisions, de participer à la construction du monde de justice et de paix, une construction avec des fondations solides et durables, bâties sur le roc, bâties dans la confiance en Dieu.

Les fondations sur le roc me font penser à la vie spirituelle et à la force de l’Esprit Saint qui se développent et se manifestent en nous, à l’intérieur, grâce à l’essentiel. En revanche, les fondations sur le sable sont comme tout ce qui est extérieur, temporaire et qui, un jour, finit par disparaître, comme le trou dans le plancher ou les autres surprises de construction lorsqu’on rénove une ancienne maison !

Ma vie est-elle bâtie sur le roc ou sur le sable? Face aux difficultés qui me font face, ma confiance en Dieu reste-t-elle solide et durable? Ai-je toujours la force de m’impliquer dans ma communauté, dans ma famille? Pendant ce temps de l’Avent, pourquoi ne pas commencer par identifier les paroles de Jésus qu’on a de la difficulté à mettre en pratique? Moi, c’est la rénovation, et toi?

Gustavo Adolfo Garay Ortega

PRIÈRE

Seigneur notre Dieu,
tu as fait du bienheureux évêque Ambroise
un docteur de la foi catholique
et un modèle de courage digne des Apôtres ;
suscite en ton Église des hommes selon ton cœur,
qui la gouvernent avec courage et sagesse.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur,
lui qui vit et règne avec toi
dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.

∞ Amen.