Homélie, mardi, 1ère semaine de l’Avent

5 décembre 2023

Le regard vers l'essentiel

Aujourd’hui, le frère Mateus Domingues da Silva, O.P., nous invite à imiter les gens simples dans la pureté de leur regard sur le monde et à ne pas sur-compliquer la foi comme l’avait fait les pharisiens, les scribes et les prêtres du temps de Jésus.
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Homélie

Jésus n’avait aucun problème avec les gens simples de son entourage. Il savait qu’ils le comprenaient. Ce qui l’inquiétait, c’était de savoir si les chefs religieux, les spécialistes du droit et de la morale, les grands maîtres d’Israël comprendraient un jour son message. Chaque jour, cela devenait de plus en plus évident : ce qui remplissait de joie les gens simples laissait les grands indifférents.

Ces paysans qui vivaient en se défendant de la faim et des grands propriétaires terriens le comprenaient très bien : Dieu voulait les voir heureux, sans faim ni oppresseurs. Les malades lui faisaient confiance et, encouragés par leur foi, ils croyaient de nouveau au Dieu de la vie. Les femmes qui osaient sortir de chez elles pour l’écouter sentaient que Dieu devait aimer tel que Jésus le disait. Les gens simples du peuple étaient en syntonie avec lui. Le Dieu qu’il leur annonçait était celui qu’ils désiraient et dont ils avaient besoin.

L’attitude des « savants » était différente. Caïphe et les prêtres de Jérusalem voyaient Jésus comme un danger potentiel. Les maîtres de la loi ne comprenaient pas pourquoi il se souciait tant de la souffrance des gens en oubliant les exigences de la loi. C’est pour cela que, parmi ses disciples et ses amis les plus proches, il n’y avait ni prêtres, ni scribes, ni docteurs de la loi.

Un jour, Jésus révéla ce qu’il ressentait dans son esprit. Rempli de joie, il pria Dieu ainsi : « Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits » (Lc 11, 21; cf. Mt 11, 25).

C’est toujours pareil. Le regard des gens simples est, d’ordinaire, plus propre. Il n’y a pas tant d’intérêt tordu dans leurs intentions. Ils vont à l’essentiel. Ils savent ce que c’est que de souffrir, de se sentir mal et de vivre sans sécurité. Ils sont les premiers à comprendre l’évangile. D’ailleurs, l’Évangile de Jésus est moins un contenu à apprendre qu’une attitude existentielle.

Les gens simples sont ce que nous avons de meilleur dans l’Église. Nous devons apprendre d’eux, surtout nous, les religieux consacrés, les ministres ordonnés et les érudits en matière du divin et du religieux. Dieu leur révèle quelque chose qui nous échappe. Nous risquons de trop rationaliser, théoriser et compliquer la foi – ce qui n’est pas mal en soi-même; rationaliser, théoriser et compliquer pour mieux éclairer, c’est aussi notre job.

Et pourtant, juste deux questions : pourquoi y a-t-il une telle distance entre notre parole et la vie des gens? Pourquoi notre message est-il presque toujours plus obscur et plus compliqué que celui de Jésus?

Fr. Mateus Domingues da Silva, O.P.

 

PRIÈRE

Sois favorable à nos supplications, Seigneur Dieu ;
nous t’en prions :
accorde le secours de ta tendresse
à ceux qui sont dans l’épreuve,
afin que, réconfortés par la présence de ton Fils qui doit venir,
nous soyons préservés de la dégradation des péchés.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur
qui vit et règne avec toi
dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.

∞ Amen.