21 novembre 2023
Le salut accessible à tous
LIVRE DU PROPHÈTE ZACHARIE (2, 14-17)
Chante et réjouis-toi, fille de Sion; voici que je viens, j’habiterai au milieu de toi — oracle du Seigneur. Ce jour-là, des nations nombreuses s’attacheront au Seigneur; elles seront pour toi un peuple, et j’habiterai au milieu de toi. Alors tu sauras que le Seigneur de l’univers m’a envoyé vers toi.
Le Seigneur prendra possession de Juda, son domaine sur la terre sainte; il choisira de nouveau Jérusalem. Que tout être de chair fasse silence devant le Seigneur, car il se réveille et sort de sa Demeure sainte.
ÉVANGILE DE JÉSUS CHRIST SELON SAINT MATTHIEU (12, 46-50)
En ce temps-là, Jésus parlait encore aux foules, voici que sa mère et ses frères se tenaient au-dehors, cherchant à lui parler. Quelqu’un lui dit : « Ta mère et tes frères sont là, dehors, qui cherchent à te parler. » Jésus lui répondit : « Qui est ma mère, et qui sont mes frères ? »
Puis, étendant la main vers ses disciples, il dit : « Voici ma mère et mes frères. Car celui qui fait la volonté de mon Père qui est aux cieux, celui-là est pour moi un frère, une sœur, une mère. »
Homélie
Pour de nombreux chrétiens, Dieu ne se préoccuperait vraiment que du salut de quelques privilégiés. Déjà à l’époque biblique, Dieu aurait choisi le peuple d’Israël et, laissant de côté les autres, Dieu ne se serait occupé que des Israélites. Aujourd’hui, Dieu suivrait la même ligne : il ne garantirait que le salut de ceux qui sont dans l’Église catholique, en oubliant pratiquement tous ceux et celles qui sont à l’extérieur, c’est-à-dire la large majorité des femmes et des hommes qui ont vécu, vivent et vivront.
Et pourtant, rien n’est plus éloigné de la réalité de Dieu que cet étrange favoritisme. Comment maintenir l’image cruelle d’un Dieu qui, ayant engendré tant de fils et de filles à travers les âges, les laisse alors abandonnés pour se consacrer à ses élus?
Ni le Concile Œcuménique Vatican II ni la théologie contemporaine ne pensent de cette manière. Partout où il y a une femme ou un homme, Dieu apporte le salut, que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur de l’Église. Dieu crée tout par amour; Dieu soutient donc et accompagne tout le monde avec amour. Il n’y a jamais eu dans aucun coin du monde un être humain qui ne soit né, ait vécu et soit mort protégé, accueilli et béni par l’amour qui est Dieu.
Nous ne devons pas rabaisser Dieu en vivant la foi d’un particularisme provincial. L’Église est le lieu du salut, mais pas le seul. Dieu a ses manières de rencontrer chaque être humain et ces voies ne passent pas nécessairement par l’Église. Il faut retrouver le sens profond et original du terme « catholique » (du grec kath holon/ καθ’ ὅλον), c’est-à-dire être dans une ouverture au total, dans une perspective holistique, en référence à la plénitude, au général, à l’universel, c’est-à-dire à tout ce qui est accessible à tous. Bref, être catholique, ça veut dire être ouvert à tout et à tous, sans aucun privilège. Être catholique, c’est donc louer, célébrer et rendre grâce à Dieu pour le salut total qu’il offre à tous, à l’intérieur et à l’extérieur de l’Église « catholique ».
Jésus voyait tout à partir de ce vaste horizon, où tout le monde s’intègre. Selon l’évangile du jour (voir Mt 12, 46-50), lorsqu’ils lui parlent de sa mère et de ses frères, Jésus répond en élargissant son regard vers tous ceux qui vivent fidèlement devant Dieu : « Celui qui fait la volonté de mon Père qui est aux cieux, celui-là est pour moi un frère, une sœur, une mère » (Mt 12, 50; cf. Mc 3, 35).
Fr. Mateus Domingues da Silva, O.P.
PRIÈRE
Puisque nous célébrons la mémoire de la très sainte Vierge Marie,
accorde-nous, Seigneur, par son intercession,
le bonheur de vivre dès maintenant en ta présence
et d’avoir part un jour à la plénitude de ta grâce..
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur,
qui vit et règne avec toi
dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.
∞ Amen.