Homélie, mercredi, 7ème semaine du Temps Pascal

24 mai 2023

Le chemin de la sainteté

En ce jour de la translation des restes de saint Dominique, le frère Yvon Pomerleau, O.P., nous parle de plusieurs caractéristiques de la sainteté, cette même sainteté que Jésus tient du Père et qu’il a voulu transmettre à ces disciples.
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Homélie

L’évangéliste saint Jean nous rapporte aujourd’hui une prière de Jésus. Jésus s’adresse à Dieu avec ces mots, « Père saint, garde mes disciples » et il termine sa prière en disant à Dieu : « Pour eux je me sanctifie moi-même afin qu’ils soient, eux aussi, sanctifiés dans la vérité ». La sainteté est d’abord attribuée à Dieu lui-même « qui est saint » puis à Jésus « qui se sanctifie » et finalement aux disciples « afin qu’ils soient sanctifiés ». Cela rappelle une mission que Jésus confie à ses disciples lorsqu’il les interpelle par ces paroles : « Soyez saints comme votre Père céleste est saint! »

La vocation à la sainteté est un appel de Jésus à ses disciples qui rejoint une invitation traditionnelle dans la Bible. Dans le livre du Lévitique, Dieu s’adresse à son peuple avec ces mots : « Je suis l’Éternel qui vous ai fait monter du pays d’Égypte pour être votre Dieu et pour que vous soyez saints car je suis saint ».

La sainteté n’est pas réservée à un petit groupe d’élus mais concerne tous les disciples de Jésus, tous les fils de Dieu. Le calendrier liturgique comporte un sanctoral, c’est-à-dire une liste des noms de ceux dont l’Église a reconnu officiellement la sainteté par la canonisation. Mais il y a aussi un jour de l’année où nous célébrons la Toussaint, la fête de tous les saints. Les dominicains ont aussi leur propre Toussaint pour tous les membres de leur famille religieuse. Dans le langage courant, on attribue la sainteté au pape en l’appelant « Sa Sainteté ». Pour les défunts qui ont manifesté dans leur vie une fidélité à l’Évangile, on dira qu’ils sont morts en « odeur de sainteté ».

Dans la prière de Jésus, on peut relever deux traits propres à la sainteté. Il y a d’abord l’unité. Jésus prie son Père pour qu’il garde ses disciples unis dans son nom, « pour qu’ils soient un, comme nous-mêmes ». La recherche de l’unité est centrale dans la vie chrétienne. C’est ensemble, en communauté, que se réalise la suite de Jésus. L’unité est un don de l’Esprit Saint que nous demandons dans la prière eucharistique. Le partage du pain est communion au Corps et sang du Christ. Nous devenons un avec le Christ dans la foi et l’amour partagé.

Une autre caractéristique de la sainteté, c’est la joie. Vous connaissez tous cette formule : « un saint triste et un triste saint ». Cette joie n’est pas un trait de caractère que l’on a ou pas. Elle découle d’une foi profonde en Celui qui a vaincu le mal et la mort. C’est pourquoi on peut parler de joie pascale. Dans sa prière, Jésus s’adresse à son Père : « Je viens à toi, je parle ainsi, dans le monde, pour qu’ils aient en eux ma joie, et qu’ils en soient comblés ». La joie chrétienne est liée à une parole, une parole qui est vérité : c’est Jésus lui-même, Parole de Dieu. « Moi, je leur ai donné ta parole » … « Sanctifie-les dans la vérité : ta parole est vérité ». C’est ce verset de l’évangile qui est repris comme antienne de notre évangile d’aujourd’hui : « ta parole, Seigneur, est vérité : dans cette vérité, sanctifie-nous ».

Aujourd’hui nous célébrons la translation des restes de saint Dominique, premier acte de son procès de canonisation. Par sa poursuite de l’unité et par sa joie profonde, Dominique de Guzman demeure pour nous un modèle de sainteté.

Fr. Yvon Pomerleau, O.P.

 

PRIÈRE

Permets, Seigneur,
que ton Église trouve un secours
dans les mérites et les enseignements
de saint Dominique notre Père :
qu’il intercède pour nous avec toute sa tendresse,
après avoir été un prédicateur éminent de ta vérité.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur,
qui vit et règne avec toi
dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.

∞ Amen.