Homélie, mercredi, 8ème semaine du Temps Ordinaire

31 mai 2023

Plus qu'une visite, une visitation

Aujourd’hui, le frère Yvon Pomerleau, O.P., examine avec nous les différentes étapes du voyage de la Visitation de Marie et de sa rencontre avec sa cousine Élisabeth, ainsi que la rencontre entre leurs deux bébés, Jésus et Jean-Baptiste.
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Homélie

Pour approcher ce récit de la visitation de Marie, notre expérience de la visite peut être utile mais il y a un plus dans la visitation auquel il nous faudra être attentif.

Procédons comme d’habitude en trois étapes : il y a celle de la route, du chemin puis celle de la salutation, de la rencontre et peut-être enfin la plus importante, celle de la joie des retrouvailles, de l’action de grâce.

Dans toute visite, il y a un aller et un retour. On se rend chez un visiteur et puis après un séjour, plus ou moins long, on prend le chemin du retour. Ce sont deux temps où le rêve peut prendre une grande place. A l’aller, on imagine ce qui va se passer une fois arrivé et puis, au retour, on entretient le souvenir de ce que l’on a vécu. Dans la visitation de Marie à sa cousine Élisabeth, on note ces deux moments. « Marie se mit en route et se rendit avec empressement vers la région montagneuse, dans une ville de Judée ». « Marie resta avec Élisabeth environ trois mois, puis elle s’en retourna chez elle. Notons que le voyage aller se déroula avec empressement, le séjour fut plutôt long et le retour sans histoire.

Puis vient l’étape de la rencontre, de la salutation et des retrouvailles. Ici apparaît une dimension tout-à-fait particulière dans la visitation de Marie. « (Marie) entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth. Or quand Élisabeth entendit la salutation de Marie, l’enfant tressaillit dans son sein ». On peut déceler ici une double rencontre, celle de Marie et d’Élisabeth mais aussi celle des enfants que l’une et l’autre portent dans son sein. Certaines images de la visitation rendent bien compte de cette dimension en rapprochant les ventres arrondis des deux femmes. Derrière Marie et Élisabeth se profilent Jésus et Jean-Baptiste.

S’ensuivent deux chants d’action de grâces qui font encore partie de notre culture religieuse dévotionnelle et liturgique. Les paroles d’Élisabeth sont celles que nous reprenons chaque fois que nous récitons la prière mariale par excellence : « Tu es bénie entre toutes les femmes et le fruit de tes entrailles est béni ». Puis Marie s’exclame alors en disant les paroles qui constituent le chant du Magnificat : « Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu mon sauveur ! ».

Ce parcours de la visitation fait partie de notre héritage chrétien et certaines congrégations religieuses, comme nos sœurs de la Congrégation Notre Dame, ont fait leur cette spiritualité de la visitation.

La prière après la communion pour la messe de ce jour nous fera dire : « Que ton Église te magnifie, Seigneur Dieu, toi qui as fait des merveilles pour tes fidèles; comme le bienheureux Jean-Baptiste, tressaillant d’allégresse, a discerné le Christ encore caché dans le sein de sa Mère, que nous percevions avec joie dans le sacrement de l’eucharistie ce même Christ toujours vivant. Lui qui vit et règne pour les siècles des siècles. Amen. »

Fr. Yvon Pomerleau, O.P.

 

PRIÈRE

Dieu éternel et tout-puissant,
tu as inspiré à la bienheureuse Vierge Marie,
qui portait en elle ton propre Fils,
de rendre visite à Élisabeth ;
accorde-nous d’être dociles au souffle de l’Esprit
afin de pouvoir, avec elle, te magnifier éternellement.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur,
qui vit et règne avec toi dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.

∞ Amen.