9 avril 2023
Christ est ressuscité… En route, mes amis!
LIVRE DE LA GENÈSE (1, 1 – 2, 2)
Au commencement,
Dieu créa le ciel et la terre.
La terre était informe et vide,
les ténèbres étaient au-dessus de l’abîme
et le souffle de Dieu planait au-dessus des eaux.
Dieu dit :
« Que la lumière soit. »
Et la lumière fut.
Dieu vit que la lumière était bonne,
et Dieu sépara la lumière des ténèbres.
Dieu appela la lumière « jour »,
il appela les ténèbres « nuit ».
Il y eut un soir, il y eut un matin :
premier jour.
Et Dieu dit :
« Qu’il y ait un firmament au milieu des eaux,
et qu’il sépare les eaux. »
Dieu fit le firmament,
il sépara les eaux qui sont au-dessous du firmament
et les eaux qui sont au-dessus.
Et ce fut ainsi.
Dieu appela le firmament « ciel ».
Il y eut un soir, il y eut un matin :
deuxième jour.
Et Dieu dit :
« Les eaux qui sont au-dessous du ciel,
qu’elles se rassemblent en un seul lieu,
et que paraisse la terre ferme. »
Et ce fut ainsi.
Dieu appela la terre ferme « terre »,
et il appela la masse des eaux « mer ».
Et Dieu vit que cela était bon.
Dieu dit :
« Que la terre produise l’herbe,
la plante qui porte sa semence,
et que, sur la terre, l’arbre à fruit donne,
selon son espèce,
le fruit qui porte sa semence. »
Et ce fut ainsi.
La terre produisit l’herbe,
la plante qui porte sa semence, selon son espèce,
et l’arbre qui donne, selon son espèce,
le fruit qui porte sa semence.
Et Dieu vit que cela était bon.
Il y eut un soir, il y eut un matin :
troisième jour.
Et Dieu dit :
« Qu’il y ait des luminaires au firmament du ciel,
pour séparer le jour de la nuit ;
qu’ils servent de signes
pour marquer les fêtes, les jours et les années ;
et qu’ils soient, au firmament du ciel,
des luminaires pour éclairer la terre. »
Et ce fut ainsi.
Dieu fit les deux grands luminaires :
le plus grand pour commander au jour,
le plus petit pour commander à la nuit ;
il fit aussi les étoiles.
Dieu les plaça au firmament du ciel
pour éclairer la terre,
pour commander au jour et à la nuit,
pour séparer la lumière des ténèbres.
Et Dieu vit que cela était bon.
Il y eut un soir, il y eut un matin :
quatrième jour.
Et Dieu dit :
« Que les eaux foisonnent
d’une profusion d’êtres vivants,
et que les oiseaux volent au-dessus de la terre,
sous le firmament du ciel. »
Dieu créa, selon leur espèce,
les grands monstres marins,
tous les êtres vivants qui vont et viennent
et foisonnent dans les eaux,
et aussi, selon leur espèce,
tous les oiseaux qui volent.
Et Dieu vit que cela était bon.
Dieu les bénit par ces paroles :
« Soyez féconds et multipliez-vous,
remplissez les mers,
que les oiseaux se multiplient sur la terre. »
Il y eut un soir, il y eut un matin :
cinquième jour.
Et Dieu dit :
« Que la terre produise des êtres vivants
selon leur espèce,
bestiaux, bestioles et bêtes sauvages
selon leur espèce. »
Et ce fut ainsi.
Dieu fit les bêtes sauvages selon leur espèce,
les bestiaux selon leur espèce,
et toutes les bestioles de la terre selon leur espèce.
Et Dieu vit que cela était bon.
Dieu dit :
« Faisons l’homme à notre image,
selon notre ressemblance.
Qu’il soit le maître des poissons de la mer, des oiseaux du ciel,
des bestiaux, de toutes les bêtes sauvages,
et de toutes les bestioles
qui vont et viennent sur la terre. »
Dieu créa l’homme à son image,
à l’image de Dieu il le créa,
il les créa homme et femme.
Dieu les bénit et leur dit :
« Soyez féconds et multipliez-vous,
remplissez la terre et soumettez-la.
Soyez les maîtres des poissons de la mer, des oiseaux du ciel,
et de tous les animaux qui vont et viennent sur la terre. »
Dieu dit encore :
« Je vous donne toute plante qui porte sa semence
sur toute la surface de la terre,
et tout arbre dont le fruit porte sa semence :
telle sera votre nourriture.
À tous les animaux de la terre,
à tous les oiseaux du ciel,
à tout ce qui va et vient sur la terre
et qui a souffle de vie,
je donne comme nourriture toute herbe verte. »
Et ce fut ainsi.
Et Dieu vit tout ce qu’il avait fait ;
et voici : cela était très bon.
Il y eut un soir, il y eut un matin :
sixième jour.
Ainsi furent achevés le ciel et la terre,
et tout leur déploiement.
Le septième jour,
Dieu avait achevé l’œuvre qu’il avait faite.
Il se reposa, le septième jour,
de toute l’œuvre qu’il avait faite.
LIVRE DE LA GENÈSE (Gn 22, 1-18)
En ces jours-là,
Dieu mit Abraham à l’épreuve.
Il lui dit :
« Abraham ! »
Celui-ci répondit :
« Me voici ! »
Dieu dit :
« Prends ton fils, ton unique, celui que tu aimes, Isaac,
va au pays de Moriah,
et là tu l’offriras en holocauste
sur la montagne que je t’indiquerai. »
Abraham se leva de bon matin,
sella son âne,
et prit avec lui deux de ses serviteurs et son fils Isaac.
Il fendit le bois pour l’holocauste,
et se mit en route vers l’endroit que Dieu lui avait indiqué.
Le troisième jour, Abraham, levant les yeux,
vit l’endroit de loin.
Abraham dit à ses serviteurs :
« Restez ici avec l’âne.
Moi et le garçon, nous irons jusque là-bas pour adorer,
puis nous reviendrons vers vous. »
Abraham prit le bois pour l’holocauste
et le chargea sur son fils Isaac ;
il prit le feu et le couteau,
et tous deux s’en allèrent ensemble.
Isaac dit à son père Abraham :
« Mon père !
– Eh bien, mon fils ? »
Isaac reprit :
« Voilà le feu et le bois,
mais où est l’agneau pour l’holocauste ? »
Abraham répondit :
« Dieu saura bien trouver
l’agneau pour l’holocauste, mon fils. »
Et ils s’en allaient tous les deux ensemble.
Ils arrivèrent à l’endroit que Dieu avait indiqué.
Abraham y bâtit l’autel et disposa le bois,
puis il lia son fils Isaac
et le mit sur l’autel, par-dessus le bois.
Abraham étendit la main
et saisit le couteau pour immoler son fils.
Mais l’ange du Seigneur l’appela du haut du ciel et dit :
« Abraham ! Abraham ! »
Il répondit :
« Me voici ! »
L’ange lui dit :
« Ne porte pas la main sur le garçon !
Ne lui fais aucun mal !
Je sais maintenant que tu crains Dieu :
tu ne m’as pas refusé ton fils, ton unique. »
Abraham leva les yeux et vit un bélier
retenu par les cornes dans un buisson.
Il alla prendre le bélier
et l’offrit en holocauste à la place de son fils.
Abraham donna à ce lieu le nom de « Le-Seigneur-voit ».
On l’appelle aujourd’hui : « Sur-le-mont-le-Seigneur-est-vu. »
Du ciel, l’ange du Seigneur appela une seconde fois Abraham.
Il déclara :
« Je le jure par moi-même, oracle du Seigneur :
parce que tu as fait cela,
parce que tu ne m’as pas refusé ton fils, ton unique,
je te comblerai de bénédictions,
je rendrai ta descendance aussi nombreuse
que les étoiles du ciel
et que le sable au bord de la mer,
et ta descendance occupera les places fortes de ses ennemis.
Puisque tu as écouté ma voix,
toutes les nations de la terre
s’adresseront l’une à l’autre la bénédiction
par le nom de ta descendance. »
LIVRE DE L’EXODE (14, 15 – 15, 1a)
En ces jours-là,
le Seigneur dit à Moïse :
« Pourquoi crier vers moi ?
Ordonne aux fils d’Israël de se mettre en route !
Toi, lève ton bâton, étends le bras sur la mer,
fends-la en deux,
et que les fils d’Israël entrent au milieu de la mer à pied sec.
Et moi, je ferai en sorte que les Égyptiens s’obstinent :
ils y entreront derrière eux ;
je me glorifierai aux dépens de Pharaon et de toute son armée,
de ses chars et de ses guerriers.
Les Égyptiens sauront que je suis le Seigneur,
quand je me serai glorifié aux dépens de Pharaon,
de ses chars et de ses guerriers. »
L’ange de Dieu, qui marchait en avant d’Israël,
se déplaça et marcha à l’arrière.
La colonne de nuée se déplaça depuis l’avant-garde
et vint se tenir à l’arrière,
entre le camp des Égyptiens et le camp d’Israël.
Cette nuée était à la fois ténèbres et lumière dans la nuit,
si bien que, de toute la nuit, ils ne purent se rencontrer.
Moïse étendit le bras sur la mer.
Le Seigneur chassa la mer toute la nuit par un fort vent d’est ;
il mit la mer à sec, et les eaux se fendirent.
Les fils d’Israël entrèrent au milieu de la mer à pied sec,
les eaux formant une muraille à leur droite et à leur gauche.
Les Égyptiens les poursuivirent ;
tous les chevaux de Pharaon, ses chars et ses guerriers
entrèrent derrière eux jusqu’au milieu de la mer.
Aux dernières heures de la nuit,
le Seigneur observa, depuis la colonne de feu et de nuée,
l’armée des Égyptiens,
et il la frappa de panique.
Il faussa les roues de leurs chars,
et ils eurent beaucoup de peine à les conduire.
Les Égyptiens s’écrièrent :
« Fuyons devant Israël,
car c’est le Seigneur
qui combat pour eux contre nous ! »
Le Seigneur dit à Moïse :
« Étends le bras sur la mer :
que les eaux reviennent sur les Égyptiens,
leurs chars et leurs guerriers ! »
Moïse étendit le bras sur la mer.
Au point du jour, la mer reprit sa place ;
dans leur fuite, les Égyptiens s’y heurtèrent,
et le Seigneur les précipita au milieu de la mer.
Les eaux refluèrent et recouvrirent les chars et les guerriers,
toute l’armée de Pharaon
qui était entrée dans la mer à la poursuite d’Israël.
Il n’en resta pas un seul.
Mais les fils d’Israël
avaient marché à pied sec au milieu de la mer,
les eaux formant une muraille à leur droite et à leur gauche.
Ce jour-là,
le Seigneur sauva Israël de la main de l’Égypte,
et Israël vit les Égyptiens morts sur le bord de la mer.
Israël vit avec quelle main puissante
le Seigneur avait agi contre l’Égypte.
Le peuple craignit le Seigneur,
il mit sa foi dans le Seigneur
et dans son serviteur Moïse.
Alors Moïse et les fils d’Israël
chantèrent ce cantique au Seigneur :
LIVRE DU PROPHÈTE ISAÏE (54, 5-14)
Parole du Seigneur adressée à Jérusalem :
Ton époux, c’est Celui qui t’a faite,
son nom est « Le Seigneur de l’univers ».
Ton rédempteur, c’est le Saint d’Israël,
il s’appelle « Dieu de toute la terre ».
Oui, comme une femme abandonnée, accablée,
le Seigneur te rappelle.
Est-ce que l’on rejette la femme de sa jeunesse ?
– dit ton Dieu.
Un court instant, je t’avais abandonnée,
mais dans ma grande tendresse, je te ramènerai.
Quand ma colère a débordé,
un instant, je t’avais caché ma face.
Mais dans mon éternelle fidélité,
je te montre ma tendresse,
– dit le Seigneur, ton rédempteur.
Je ferai comme au temps de Noé,
quand j’ai juré que les eaux
ne submergeraient plus la terre :
de même, je jure de ne plus m’irriter contre toi,
et de ne plus te menacer.
Même si les montagnes s’écartaient,
si les collines s’ébranlaient,
ma fidélité ne s’écarterait pas de toi,
mon alliance de paix ne serait pas ébranlée,
– dit le Seigneur, qui te montre sa tendresse.
Jérusalem, malheureuse,
battue par la tempête, inconsolée,
voici que je vais sertir tes pierres
et poser tes fondations sur des saphirs.
Je ferai tes créneaux avec des rubis,
tes portes en cristal de roche,
et toute ton enceinte avec des pierres précieuses.
Tes fils seront tous disciples du Seigneur,
et grande sera leur paix.
Tu seras établie sur la justice :
loin de toi l’oppression,
tu n’auras plus à craindre ;
loin de toi la terreur,
elle ne t’approchera plus.
LIVRE DU PROPHÈTE ISAÏE (55, 1-11)
Ainsi parle le Seigneur :
Vous tous qui avez soif,
venez, voici de l’eau !
Même si vous n’avez pas d’argent,
venez acheter et consommer,
venez acheter du vin et du lait
sans argent, sans rien payer.
Pourquoi dépenser votre argent pour ce qui ne nourrit pas,
vous fatiguer pour ce qui ne rassasie pas ?
Écoutez-moi bien, et vous mangerez de bonnes choses,
vous vous régalerez de viandes savoureuses !
Prêtez l’oreille ! Venez à moi !
Écoutez, et vous vivrez.
Je m’engagerai envers vous par une alliance éternelle :
ce sont les bienfaits garantis à David.
Lui, j’en ai fait un témoin pour les peuples,
pour les peuples, un guide et un chef.
Toi, tu appelleras une nation inconnue de toi ;
une nation qui ne te connaît pas accourra vers toi,
à cause du Seigneur ton Dieu,
à cause du Saint d’Israël, car il fait ta splendeur.
Cherchez le Seigneur tant qu’il se laisse trouver ;
invoquez-le tant qu’il est proche.
Que le méchant abandonne son chemin,
et l’homme perfide, ses pensées !
Qu’il revienne vers le Seigneur
qui lui montrera sa miséricorde,
vers notre Dieu
qui est riche en pardon.
Car mes pensées ne sont pas vos pensées,
et vos chemins ne sont pas mes chemins,
– oracle du Seigneur.
Autant le ciel est élevé au-dessus de la terre,
autant mes chemins sont élevés au-dessus de vos chemins,
et mes pensées, au-dessus de vos pensées.
La pluie et la neige qui descendent des cieux
n’y retournent pas sans avoir abreuvé la terre,
sans l’avoir fécondée et l’avoir fait germer,
donnant la semence au semeur
et le pain à celui qui doit manger ;
ainsi ma parole, qui sort de ma bouche,
ne me reviendra pas sans résultat,
sans avoir fait ce qui me plaît,
sans avoir accompli sa mission.
LIVRE DU PROPHÈTE BARUC (3, 9-15.32 – 4, 4)
Écoute, Israël, les commandements de vie,
prête l’oreille pour acquérir la connaissance.
Pourquoi donc, Israël,
pourquoi es-tu exilé chez tes ennemis,
vieillissant sur une terre étrangère,
souillé par le contact des cadavres,
inscrit parmi les habitants du séjour des morts ?
– Parce que tu as abandonné la Source de la Sagesse !
Si tu avais suivi les chemins de Dieu,
tu vivrais dans la paix pour toujours.
Apprends où se trouvent
et la connaissance, et la force, et l’intelligence ;
pour savoir en même temps où se trouvent
de longues années de vie,
la lumière des yeux et la paix.
Mais qui donc a découvert la demeure de la Sagesse,
qui a pénétré jusqu’à ses trésors ?
Celui qui sait tout en connaît le chemin,
il l’a découvert par son intelligence.
Il a pour toujours aménagé la terre,
et l’a peuplée de troupeaux.
Il lance la lumière, et elle prend sa course ;
il la rappelle, et elle obéit en tremblant.
Les étoiles brillent, joyeuses, à leur poste de veille ;
il les appelle, et elles répondent : « Nous voici ! »
Elles brillent avec joie pour celui qui les a faites.
C’est lui qui est notre Dieu :
aucun autre ne lui est comparable.
Il a découvert les chemins du savoir,
et il les a confiés à Jacob, son serviteur,
à Israël, son bien-aimé.
Ainsi, la Sagesse est apparue sur la terre,
elle a vécu parmi les hommes.
Elle est le livre des préceptes de Dieu,
la Loi qui demeure éternellement :
tous ceux qui l’observent vivront,
ceux qui l’abandonnent mourront.
Reviens, Jacob, saisis-la de nouveau ;
à sa lumière, marche vers la splendeur :
ne laisse pas ta gloire à un autre,
tes privilèges à un peuple étranger.
Heureux sommes-nous, Israël !
Car ce qui plaît à Dieu, nous le connaissons.
LIVRE DU PROPHÈTE ÉZÉKIEL (36, 16-17a.18-28)
La parole du Seigneur me fut adressée :
« Fils d’homme,
lorsque les gens d’Israël habitaient leur pays,
ils le rendaient impur par leur conduite et leurs actes.
Alors j’ai déversé sur eux ma fureur,
à cause du sang qu’ils avaient versé dans le pays,
à cause des idoles immondes qui l’avaient rendu impur.
Je les ai dispersés parmi les nations,
ils ont été disséminés dans les pays étrangers.
Selon leur conduite et leurs actes, je les ai jugés.
Dans les nations où ils sont allés,
ils ont profané mon saint nom,
car on disait :
‘C’est le peuple du Seigneur,
et ils sont sortis de son pays !’
Mais j’ai voulu épargner mon saint nom,
que les gens d’Israël avaient profané
dans les nations où ils sont allés.
Eh bien ! tu diras à la maison d’Israël :
Ainsi parle le Seigneur Dieu :
Ce n’est pas pour vous que je vais agir,
maison d’Israël,
mais c’est pour mon saint nom que vous avez profané
dans les nations où vous êtes allés.
Je sanctifierai mon grand nom,
profané parmi les nations,
mon nom que vous avez profané au milieu d’elles.
Alors les nations sauront que Je suis le Seigneur
– oracle du Seigneur Dieu –
quand par vous je manifesterai ma sainteté à leurs yeux.
Je vous prendrai du milieu des nations,
je vous rassemblerai de tous les pays,
je vous conduirai dans votre terre.
Je répandrai sur vous une eau pure,
et vous serez purifiés ;
de toutes vos souillures, de toutes vos idoles,
je vous purifierai.
Je vous donnerai un cœur nouveau,
je mettrai en vous un esprit nouveau.
J’ôterai de votre chair le cœur de pierre,
je vous donnerai un cœur de chair.
Je mettrai en vous mon esprit,
je ferai que vous marchiez selon mes lois,
que vous gardiez mes préceptes
et leur soyez fidèles.
Vous habiterez le pays que j’ai donné à vos pères :
vous, vous serez mon peuple,
et moi, je serai votre Dieu.
ÉVANGILE DE JÉSUS CHRIST SELON SAINT MATTHIEU (28, 1-10)
Après le sabbat, à l’heure où commençait à poindre le premier jour de la semaine, Marie Madeleine et l’autre Marie vinrent pour regarder le sépulcre. Et voilà qu’il y eut un grand tremblement de terre ; l’ange du Seigneur descendit du ciel, vint rouler la pierre et s’assit dessus. Il avait l’aspect de l’éclair, et son vêtement était blanc comme neige. Les gardes, dans la crainte qu’ils éprouvèrent, se mirent à trembler et devinrent comme morts.
L’ange prit la parole et dit aux femmes : « Vous, soyez sans crainte ! Je sais que vous cherchez Jésus le Crucifié. Il n’est pas ici, car il est ressuscité, comme il l’avait dit. Venez voir l’endroit où il reposait. Puis, vite, allez dire à ses disciples : ‘Il est ressuscité d’entre les morts, et voici qu’il vous précède en Galilée ; là, vous le verrez.’ Voilà ce que j’avais à vous dire. »
Vite, elles quittèrent le tombeau, remplies à la fois de crainte et d’une grande joie, et elles coururent porter la nouvelle à ses disciples. Et voici que Jésus vint à leur rencontre et leur dit : « Je vous salue. » Elles s’approchèrent, lui saisirent les pieds et se prosternèrent devant lui. Alors Jésus leur dit : « Soyez sans crainte, allez annoncer à mes frères qu’ils doivent se rendre en Galilée : c’est là qu’ils me verront ».
Homélie
Vous êtes bien assis? On est bien ici, pas trop chaud, pas trop froid. L’ambiance est bonne. Belle musique, beau décor. On est entre amis. On est bien…
Eh bien, je vous annonce qu’il faut partir. Je vous déclare qu’on doit quitter sans retard. Ceinture aux reins, sandales au pied. C’est la Pâque du Seigneur!
La parole de Dieu, l’Évangile qu’on vient d’entendre… nous plante trois aiguilles dans les fesses. Debout, frères et sœurs!
Trois aiguilles. Trois « lieux » à quitter, à la parole de l’Ange et du Seigneur Jésus lui-même. Parole adressée aux deux « Marie » du matin du premier jour. Parole adressée à nous, au matin du jour nouveau de Pâques.
Premier lieu à quitter? La peur! « Vous, soyez sans crainte », disent l’Ange et le Ressuscité. Les gardes peuvent bien trembler… être tétanisés par ce qui se passe devant eux. Il peut bien y avoir des grands tremblements de terre. Vous, n’ayez pas peur. C’est la Création nouvelle qui se manifeste. Comprenez! Dieu fait toutes choses nouvelles.
Quittez la peur. Désormais, vous n’avez plus à avoir peur des hommes, des puissants qui ont voulu écraser Jésus. Ils ont tout essayé. Ils n’ont pas réussi. N’ayez pas peur, femmes. N’ayons plus peur, frères et sœurs, de vivre notre foi et notre espérance à ciel ouvert. Christ est ressuscité. Que peuvent sur nous des êtres de chair? Que peuvent sur nous les moqueries et même les persécutions?
Quittez la peur, femmes. Quittons la peur, frères et sœurs. Désormais, vous n’avez plus à avoir peur de Dieu. Le pouvoir religieux a voulu en faire le complice du meurtre du Fils unique. Ils ont voulu faire passer Jésus pour un maudit, voué à la colère du Tout-Puissant.
Au contraire, le Père l’a exalté. Il lui a donné le Nom qui est au-dessus de tout nom. Jésus est pour nous le pardon. Il est pour nous nous la libération de nos angoisses de mourir, de ne pas valoir, de ne pas exister. Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous? En nous donnant son Fils unique, il nous a tout donné. Il est Amour!
Alors, quittons ce lieu de peur. Quittons la peur des hommes et de Dieu, la peur de la mort, la peur de nous-mêmes. Christ est ressuscité! En route, mes amis!
J’entends aussi l’Ange dire aux femmes : « Quittez le tombeau. Jésus n’est pas ici. Le Seigneur est ressuscité. » Quittez la tristesse et la mort. Quittez ce lieu où vous pensez retrouver quelque chose de lui, pour vous attacher à son souvenir, au risque de fétichiser sa dépouille. Il n’est pas ici.
Oui, quittons, frères et sœurs, ces lieux de subtile nostalgie, d’un passé idéalisé où tout allait bien mieux, pour l’Église, pour le monde, pour nous. Ces lieux et ces temps où nous étions en contrôle du discours, de l’agenda. Ces lieux et ces temps où c’était, mais l’était-ce vraiment, plus facile de croire et de se dire croyants.
J’entends aussi Jésus inviter les femmes à quitter ce lieu où elles voudraient le retenir, lui saisir les pieds. « Allez, dit le Seigneur! Il y a autre chose à faire, autre chose à vivre et à partager. Ne vous arrêtez surtout pas aux apparitions. Ne vous arrêtez pas à l’apparition de l’Ange éclatant de lumière, n’élevez pas d’autel à sa gloire. Ne bâtissez pas de temple ici. Ne vous arrêtez même pas à ce que vous pouvez apercevoir de moi ici, maintenant. Vous ne m’avez pas encore vu en vérité. Vous n’avez pas encore pleinement compris qui je suis. »
Avouez que c’est quand même étonnant, que Jésus apparaisse aux femmes pour leur dire que ce n’est pas à l’endroit où il les rencontre que ses disciples vont le VOIR.
« Allez en Galilée. Là, vous me verrez. Là, je vous précède. »
Alors, quittons le tombeau, la tristesse, la mort, le passé rêvé. Christ est ressuscité! En route, mes amis!
Mais pour aller en Galilée, il y a un troisième lieu à quitter. Une troisième aiguille aux fesses.
Il faut quitter Jérusalem. Il faut que les disciples quittent Jérusalem. Pour trouver Jésus, pour le voir vivant et à leurs côtés, ils doivent laisser derrière eux le temple, ils doivent quitter le centre du pouvoir religieux et politique. Jésus ne prendra pas le pouvoir… Ils doivent abandonner leurs fantasmes de triomphe et de gloire. Ils doivent renoncer à être au centre du centre.
Ce qui devait se passer à Jérusalem a eu lieu à Jérusalem. Est-ce qu’un prophète peut être mis à mort ailleurs qu’à Jérusalem?
Mais maintenant, il faut quitter, ne pas s’arrêter à cette expérience-sommet, sommet de douleurs, sommet de violence absurde, de sang et de haine, sommet de révélation encore à décoder.
Comme au jour de la transfiguration, il faut redescendre de la montagne, sans dresser les trois tentes. Il faut redescendre du Calvaire, du Golgotha, et du tombeau tout proche.
Il faut aller là où Jésus est vivant. Il faut aller en Galilée.
La Galilée qui n’est pas Jérusalem. La Galilée qui est en quelque sorte le contraire de Jérusalem.
La Galilée qui n’est pas le lieu du pouvoir politique, économique ou religieux. La Galilée lointaine, qui n’est pas le centre, mais plutôt la périphérie.
La Galilée qui n’est pas le lieu du triomphe et de la gloire, ni même du retour au passé… mais le lieu où les disciples ont déjà fait l’expérience du règne de Dieu… et le lieu où ils vont faire l’expérience du Seigneur Ressuscité qui les précède, dans le témoignage et le service.
La veille de sa mort, Jésus avait dit à ses disciples: « Il est écrit : Je frapperai le berger, et les brebis du troupeau seront dispersées. Mais, une fois ressuscité, je vous précéderai en Galilée. » (Mt 26, 31-32)
« Je vous précéderai ». Jésus dit, littéralement : « Je marcherai devant vous en Galilée ». D’après moi, Jésus ne leur dit pas simplement :
« Je vais aller vous attendre là-bas. » D’après moi, il dit à ses disciples : « En Galilée, je vais marcher devant vous, à votre tête, comme un berger. Je vais vous guider à la rencontre des autres pour leur porter la Bonne Nouvelle, et vous allez faire l’expérience de ma présence et de la puissance de la Résurrection. »
Les disciples sont allés en Galilée, comme Jésus le leur avait demandé. Et en y relisant tout ce qu’ils ont vécu à la lumière des Écritures, jusqu’à la croix, jusqu’au tombeau vide, ils ont vraiment VU le Seigneur : ils ont compris qui est Jésus. Ils ont aussi compris qu’une autre Galilée les attendait : « De toutes les nations, faites des disciples ».
Frères et sœurs, nous avons chacun, chacune, et peut-être aussi ensemble, une « Galilée » où le Seigneur ressuscité nous précède, où nous pouvons le voir à l’œuvre à nos côtés (cf. Homélie du pape François, 19 avril 2014) : la Galilée de notre histoire, de nos relations, au travail, à la maison, avec nos amis, la Galilée de notre coin de pays, mais aussi celle de ces périphéries existentielles où le Seigneur nous guide pour le rencontrer dans les autres.
À son appel, quittons la peur, le tombeau, Jérusalem et les fantasmes du pouvoir. Entrons dans la joie de servir les autres, la joie de ressusciter, et de ressusciter le monde avec Lui.
Frères et sœurs, Christ est ressuscité. En route, mes amis!
+ Mgr Alain Faubert, VG
Église catholique à Montréal.
PRIÈRE
Aujourd’hui, Seigneur Dieu,
par ton Fils unique, vainqueur de la mort,
tu nous as ouvert les portes de l’éternité ;
tandis que nous fêtons solennellement la résurrection du Seigneur,
nous t’en prions :
accorde-nous d’être renouvelés par ton Esprit
pour que nous ressuscitions dans la lumière de la vie.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur,
qui vit et règne avec toi dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.
∞ Amen.