Homélie, jeudi, 2ème semaine du Carême

9 mars 2023

Prendre le temps pour l'autre

Aujourd’hui, Gustavo Adolfo Garay Ortega nous invite à chérir le temps qui nous est accordé dans cette vie et nous rappelle qu’une partie importante de celle-ci est faite de la compassion que l’on démontre à l’égard des autres.
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Commentaire

La parabole que raconte Jésus aux pharisiens nous amène à réfléchir à propos du temps et à tout ce que nous faisons avec le temps que nous avons. Un vieux proverbe dit que « le temps est l’or sage ». Le temps est une opportunité, et le vrai temps, c’est maintenant, c’est-à-dire le présent, car c’est l’unique temps qui existe. Le passé est déjà derrière nous et le futur est tellement incertain. Il serait possible de partir une discussion philosophique profonde sur le sujet, mais je préfère utiliser mon temps pour revenir à la parabole.

Dans cette parabole, Jésus raconte très brièvement la vie et la mort de deux personnes bien différentes. D’abord, un homme riche sans prénom, ensuite, un homme pauvre nommé Lazare. Le premier goûtait à des festins chaque jour; le deuxième était malade et affamé, incapable de manger des restants de la table de l’homme riche. La différence est marquée même dans la mort : le riche va en enfer et Lazare au ciel. En tout cas, c’est la traduction populaire que ma mère m’a enseigné, même si le texte biblique ne le dit pas exactement comme ça!

Un troisième personnage apparait dans la parabole de Jésus : Abraham, l’origine du peuple d’Israël, la force de la foi en Dieu malgré tout désespoir. Donc, le riche demande à Abraham d’envoyer Lazare sur la terre pour avertir ses cinq autres frères afin qu’ils changent d’attitude, qu’ils ne répètent pas son erreur et ne finissent pas en enfer. On connaît la réponse : « Ils ont Moïse et les Prophètes : qu’ils les écoutent ! ». Moïse et les Prophètes représentent pour tout juif tout ce qui est bon et juste.

Cette parabole adressée aux pharisiens est comme un examen de conscience, ces pharisiens qui disaient accomplir la Loi : est-ce vraiment ce qu’ils font? Le riche de la parabole ne maudit pas Dieu ni exploite le pauvre. Sa faute est l’égoïsme qui l’amène à ignorer Dieu et le prochain, un pêché d’omission. L’accumulation de la richesse pour soi-même empêchera d’être sensible aux besoins des autres. Ce n’est pas le niveau économique qui fait la différence, c’est la bonté du cœur, la disposition de rencontrer Dieu dans nos frères et sœurs dans le besoin.

La parabole est aussi une annonce de la résurrection du Christ et une prévision de l’attitude des dirigeants du peuple devant ce fait : même si quelqu’un ressuscite d’entre les morts ils ne croiront pas. Autrement dit, Jésus veut mettre en évidence que la paix ou la souffrance après la mort dépend de notre attitude en ce monde, car la miséricorde de Dieu est et sera toujours infinie pour tous. Le choix est libre! Un autre proverbe populaire dirait que l’on récoltera un jour ce que l’on a semé!

Voilà, l’opportunité, c’est aujourd’hui et maintenant, une opportunité pour croire et faire le bien dès maintenant. La foi et le bien ne sont pas deux choses à laisser pour l’après, c’est un engagement de l’aujourd’hui. C’est dans ce temps précieux que nous vivons maintenant, où nous pouvons donner, pratiquer le bien et nous engager pour le bien-être de tous et toutes. Cette parabole nous invite à réaliser que le Dieu de Jésus n’est pas un dieu du lendemain, d’un futur incertain, ni un dieu d’hier, d’un passé irrévocable.

Donc, Jésus nous invite à nous approprier l’opportunité du « présent ». Nous avons la possibilité aujourd’hui d’offrir, à travers notre vie, beaucoup plus que les miettes qui tombent aux gens qui nous entourent. Ce temps du carême nous invite à être davantage attentifs aux occasions en or que nous avons chaque jour de réconforter celui qui souffre, d’apporter une parole d’espérance, un geste sincère qui parle de Dieu. Malgré les difficultés que chacun peut vivre, chaque jour est une occasion de nous faire « proches », de manifester un signe d’espoir, de partager ce que nous sommes : des enfants bien-aimés de Dieu. Prenons donc le temps, toujours on aurait de choses à réaliser, que soit la bonté du cœur qui fait vraiment la différence dans nos choix!

Gustavo Adolfo Garay Ortega

 

PRIÈRE

Seigneur Dieu,
toi qui aimes l’innocence et la fais recouvrer,
oriente vers toi le cœur de ceux qui te servent ;
ainsi, animés par la ferveur de ton Esprit,
ils seront fermes dans la foi
et vraiment efficaces dans l’action.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur,
qui vit et règne avec toi, dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.
∞ Amen.