Homélie, 5ème dimanche du Temps Ordinaire

5 FÉVRIER 2023

Une beauté qui donne du goût

En ce dimanche où nous célébrons ensemble la vie consacrée, le père Benjamin Ébodé Onambélé, M.S.A., nous explique comment chaque chrétien est appelé à répandre la beauté et le goût de l’autre autour de lui.
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Homélie

Dimanche passé, Jésus dans son enseignement, nous invitait au bonheur qui trouve son accomplissement dans le vécu des béatitudes. Sont donc heureux, les pauvres de cœur, les miséricordieux, les artisans de paix, les doux, les cœurs purs, les assoiffés et les affamés de la justice.

Posons-nous ce dimanche la question suivante : mener une vie authentique de béatitudes, n’est-il pas là, une façon convenable d’être lumière du monde et sel de la terre?

Le sel et la lumière sont deux images que Jésus utilise pour encourager ses disciples à être sans cesse, l’incarnation du bien dans le monde.

Le sel et la lumière ont des rôles bien précis.

Le rôle du sel consiste d’abord à conserver les aliments (poisson, viande), en effet, dans des zones sans électricité, les femmes conservent leurs aliments en y mettant beaucoup de sel et en les séchant; ensuite le sel aide à purifier (assainir), rappelons-nous la consigne de Dieu au prophète Élisée dans le deuxième livre des Rois (2R 2, 20-21), c’est ce geste que les prêtres posent chaque fois qu’ils bénissent l’eau, ils y mettent un peu de sel pour en guérir la stérilité (assainir); enfin, le sel sert à donner du goût aux aliments, on fait de la cuisine avec du sel.

En parlant du sel dans l’évangile d’aujourd’hui, Jésus nous invite à considérer le troisième rôle qui est celui de donner du goût. Il nous est déjà arrivé certainement d’entendre quelqu’un dire : ça n’a pas de goût, ou tu me dégoûtes, etc. Soyons francs en reconnaissant que nous aimons tous ce qui goûte bon. Pouvons-nous faire partie de ceux qui donnent du bon goût aux autres par notre présence, notre sourire, notre politesse, notre engament, notre accueil, notre générosité et notre disponibilité comme nous le recommande la première lecture (Is 58, 7-10).

Être sel de la terre consisterait à donner du goût aux autres par nos bonnes actions et cultiver le goût de l’autre comme nous le recommande Éléna LASIDA dans son livre intitulé : Le Goût de l’autre.

Quant à la lumière, son rôle est d’éclairer, de dissiper les ténèbres, de révéler la beauté des choses; la lumière contribue à l’épanouissement des plantes et des êtres humains (qui sont moins déprimés pendant l’été).

Être lumière du monde consisterait donc à contribuer par notre travail et nos bonnes actions, à faire reculer l’ignorance (intellectuelle, spirituelle, etc) comme saint Paul dans la deuxième lecture (1Co 2, 1-5), le mensonge, la mauvaise information, le manque d’information. Être lumière du monde, c’est mener une vie authentique qui interpelle et inspire les autres, une vie qui fait de nos actes, un objet d’action de grâce à Dieu pour les autres.

Pour être lumière du monde, il faut s’exposer à la Lumière qui est le Christ, source de toute lumière (Judas à la dernière cène tourne le dos à la Lumière et plonge dans les ténèbres).

Sel et lumière mis ensemble constituent la beauté qui donne du goût.

Benjamin Ébodé Onambélé, msa

 

PRIÈRE

Dieu d’amour,
fais-nous gouter la saveur de ta Parole
et ouvre notre cœur à ta lumière,
ainsi nous serons pour nos frères et sœurs
sel de la terre et lumière du monde à la suite de Jésus,
ton Fils, notre Seigneur et notre Dieu
qui règne avec toi et le Saint Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.

∞ Amen.