Homélie, vendredi, 1ère Semaine du Temps Ordinaire

13 JANVIER 2023

Le paralysé

Aujourd’hui, le frère Gustave Nsengiyumva, O.P. nous exhorte à accepter la miséricorde infinie de Dieu afin de guérir des nos souffrances et nous mettre en marche comme le paralysé de l’Évangile.

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Homélie

Le récit de Marc débute en rappelant que Jésus était de retour à Capharnaüm, et que la nouvelle se répandit qu’il était à la maison. Il s’agit de la maison de Simon-Pierre dont saint Marc a déjà parlé à propos de la guérison de la belle-mère de Pierre. Le déroulé incroyable des événements allant du démembrement du toit à la réaction attendrie de Jésus en passant par l’absence d’indignation du propriétaire de la maison dont le toit est pourtant presque arraché nous fait pressentir quelque chose de la mystérieuse complicité entre Jésus et cet homme dont Notre-Seigneur reconnaît d’amblée la foi.

Nous pouvons alors aisément comprendre la parole toute empreinte de tendresse de la part de Jésus : «Mon fils, tes péchés sont pardonnés », douce parole qui répond sans aucun doute à la demande implicite du paralytique, au moins aussi soucieux de son âme que de son corps.

Nous comprenons bien que Jésus n’a pas besoin de ‘‘prouver’’ son pouvoir de pardonner les péchés en guérissant le paralytique : les deux actions ne se situent pas sur le même plan. Mais cet homme n’aurait sans doute pas été guéri s’il n’avait pas auparavant accueilli la miséricorde.

La guérison ne peut en effet manifester le pouvoir de pardonner, que si ce pardon a été effectivement reçu. Ce qui présuppose par la même occasion que cet homme se soit reconnu pécheur devant Dieu et devant Jésus.

La guérison physique de l’homme paralysé est un argument que pour ceux qui observent la scène de l’extérieur : lui, l’homme paralysé, mais aussi ses ‘‘aidants naturels’’, savaient déjà que Jésus possédait ce pouvoir, car celui qui peut pardonner les péchés, prérogative de Dieu seul, peut tout aussi bien relever un paralytique.

Avec tout cela, le récit nous montre l’homme partir, son brancard sous le bras, sans un mot de remerciement. De l’impertinence? Un manque de gratitude? On pourrait plutôt penser que tout était déjà dit entre Jésus et lui dans les regards qu’ils se sont échangés dès le premier instant de la rencontre. Sa manière de remercier pour le don de la miséricorde, a été de se prêter à la guérison qui permet d’accréditer l’autorité de Jésus.

Nous prêter à la guérison intégrale offerte tendrement par le Christ, voilà ce qui nous est demandé à notre tour à l’aune de ce récit édifiant. Le Prions en Église nous suggère de célébrer l’eucharistie de ce jour avec pour intention de demander le pardon des péchés. Sachons, nous aussi, dire avec le Psalmiste : « Pitié pour moi, Seigneur, guéris-moi car j’ai péché contre toi ! » (Ps 40), et sûrs de son pardon, « rendons gloire à Dieu » en disant : “Nous n’avons jamais rien vu de pareil”.

Fr. Gustave Nsengiyumva, O.P.

PRIÈRE

Accorde-nous, Seigneur notre Dieu,
de pouvoir t’adorer de tout notre esprit,
et d’avoir envers tous une vraie charité.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur,
qui vit et règne avec toi, dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.

∞ Amen.