Homélie, vendredi, 2ème Semaine de l’Avent

9 DÉCEMBRE 2022

Comme des enfants capricieux

Aujourd’hui, le frère Carlos Ariel Betancourth Ospina, O.P., veut faire un « wake-up call », nous pousser à prendre Jésus au sérieux et à sortir de nos rigidités.

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Homélie

Il y a un double langage dans le cœur de l’homme : la tristesse et la joie. Le bon cœur est attristé par le mal et se réjouit par le bien. Nous nous comportons parfois comme des enfants capricieux, sans sagesse ni discernement, qui détruisent l’appel de Dieu et finissent par se détruire eux-mêmes. Jésus démasque nos attitudes néfastes pour que nous devenions comme des enfants au cœur pur, qui connaissent le don de Dieu.

L’explication de Jésus sur la comparaison qu’il fait des jeux et de la musique des enfants sur la place est claire. Le Baptiste, avec son style de vie austère, est rejeté par beaucoup : il est possédé, il est trop exigeant, il doit être fanatique. Jésus vient, lui qui est beaucoup plus humain, qui mange et qui boit, qui est capable d’amitié, mais ils le rejettent aussi : « C’est un glouton et un ivrogne. »

Au fond, ceux qui ont critiqué Jésus ne veulent pas changer. Ils sont bien comme ils sont et le prophète de service doit être discrédité de quelque manière que ce soit s’il ne porte pas le message qu’ils veulent entendre. Le portrait de nombreux chrétiens qui ne prennent pas Jésus au sérieux dans leur vie peut être en partie le même que celui des classes dirigeantes d’Israël, n’acceptant ni Jean ni Jésus : entêtement, obstination, et sûrement aussi puérilité et immaturité.

Il y a des insatisfaits chroniques de la vie. Ils se plaignent toujours, ils se réfugient dans leurs critiques et ne voient le mal que dans la vie et les choix des autres. Cette attitude est pour eux la meilleure excuse pour justifier leur volonté de ne pas changer. Une personne ne les convainc pas parce qu’elle vient de tel endroit ou parce qu’elle est comme-ci ou comme-ça. Et ils critiquent également d’autres personnes ou tâches. Il nous est difficile de nous engager. Mais si nous prenons le Christ au sérieux, cela change notre vie, et nos critères sont mis à l’épreuve.

La loi de Moïse interdisait aux juifs de s’approcher des malades de la lèpre et des pécheurs par crainte de contagion et de devenir impur par le péché. Ces gens qui jugent ainsi n’ont pas découvert que Jésus ne sera pas sale, mais qu’il les purifiera. Chez Jésus réside tout le bien. Le bien qui ne se salit pas au contact du mal, mais plutôt le défait et le nettoie. Il est la lumière qui surmonte les ténèbres.

La critique contre Jésus, rappelée par lui-même au début de l’évangile d’aujourd’hui, est au fond une louange dans sa partie finale : « voilà un ami des pécheurs ». Simple déclaration qui est née du mépris et de l’envie, et qui décrit pourtant bien le mystère et le ministère de Jésus-Christ : il est l’ami des pécheurs, l’ami de leurs ennemis.

Fr. Carlos Ariel Betancourth Ospina, O.P.

 

PRIÈRE

Nous t’en prions, Dieu tout-puissant,
accorde à ton peuple d’attendre avec une grande vigilance
l’avènement de ton Fils unique ;
puissions-nous, comme l’enseigne notre Sauveur,
rester en éveil et nous hâter à sa rencontre
avec nos lampes allumées.
Lui qui vit et règne avec toi
dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.
∞ Amen.