Homélie, 23ème samedi du Temps Ordinaire

10 SEPTEMBRE 2022

Bon arbre, bon fruit !

Aujourd’hui, le frère Gustave Nsengiyumva, O.P., précise et élabore l’enseignement de l’évangile sur l’importance de la parole, de ce qu’elle révèle et de son impact.

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Homélie

Saint Luc nous livre deux paroles à première vue plutôt différentes l’une de l’autre, pourtant apparemment prononcées ensemble par Jésus. Nous avons d’abord l’authenticité du chrétien, puis, dans la suite, la stabilité de sa vie spirituelle.

D’abord, la prémisse que ‘’chaque arbre se reconnaît à ses fruits’’. En effet, il y a là une logique nécessaire que personne ne peut contester. Il est certain que les fruits ne s’improvisent pas. C’est là une vérité de tous les jours dont Jésus tire une leçon pour ses disciples. Il dépend effectivement de nous d’être un arbre sain ou un arbre envahi de parasites.

Chaque fois que l’on choisit une qualité d’arbre, une qualité de vie, nous faisons l’option d’une qualité de relations avec le Christ. Par cette parabole, Notre-Seigneur souligne le sérieux de nos choix. Et il y insiste encore lorsqu’il parle en clair de l’homme bon et de l’homme mauvais: de même que l’arbre conditionne les fruits, de même le cœur de l’homme conditionne ses paroles, et le trésor du cœur de l’homme tout ce qu’il y puise.

Ensuite, Jésus passe à la stabilité, par l’image de la maison.

Tout bon architecte sait qu’il faut renforcer les fondations si on veut un bâtiment solide et durable. C’est une belle image qui illustre la réalité de toute personne qui ne se contente pas d’écouter la parole du Seigneur, mais qui donne de la profondeur à sa vie et se laisse transformer par le message reçu. Les seules velléités, même les seules prières machinales ne suffisent pas. Qui dit enracinement et stabilité dit à la fois écoute et engagement concret au service du Maître qui nous nourrit de Sa Parole.

Le Seigneur a besoin de maisons qui tiennent, surtout en cette période de la vie de l’Église où le moindre orage fait bondir les torrents hors des digues, comme le réchauffement climatique nous le donne malheureusement à contempler ces temps-ci un peu partout sur notre planète. En un instant l’eau se répand, inexorablement, dans toute une région, dans tout un secteur, bousculant les constructions, dévastant les sols, noyant tout ce qui vit; et pour longtemps parfois tous ces lieux vont offrir un spectacle de désolation. À ces moments-là rien ne demeure intact, rien n’échappe à l’inondation.

Si on transpose l’image à la vie de l’Église, alors demeurent debout, pour accueillir tous les sauvés, les maisons bâties sur le roc, les croyants qui ont pris racine en Dieu, et les communautés « enracinées, fondées sur l’amour ». Et quand bien même les superstructures auraient à souffrir, il faut à tout prix assurer le soubassement, car nous sommes invités à travailler à être comme des pierres de fondation sur lesquelles sera bâti l’édifice, et le Seigneur nous donnera la grâce de bâtir une Église solide par le moyen de Saint-Esprit ».

Fr. Gustave Nsengiyumva, O.P.

 

PRIÈRE

Seigneur Dieu, pour ceux qui t’aiment,
tu as préparé des biens que l’œil ne peut voir :
répands en nos cœurs la ferveur de ta charité,
afin que t’aimant en toute chose et par-dessus tout,
nous obtenions de toi l’héritage promis qui surpasse tout désir.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur et notre Dieu,
qui vit et règne avec toi
dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.
∞ Amen.