1ER SEPTEMBRE 2022
Élargir nos horizons
Aujourd’hui, Gustavo Adolfo Garay Ortega revoit avec nous le moment où Jésus commence à appeler à lui des amis qui lui font confiance pour partager sa mission.
PREMIÈRE LETTRE DE SAINT PAUL APÔTRE AUX CORINTHIENS (3, 18-23)
Frères, que personne ne s’y trompe : si quelqu’un parmi vous pense être un sage à la manière d’ici-bas, qu’il devienne fou pour devenir sage. Car la sagesse de ce monde est folie devant Dieu. Il est écrit en effet : C’est lui qui prend les sages au piège de leur propre habileté. Il est écrit encore : Le Seigneur le sait : les raisonnements des sages n’ont aucune valeur !
Ainsi, il ne faut pas mettre sa fierté en tel ou tel homme. Car tout vous appartient, que ce soit Paul, Apollos, Pierre, le monde, la vie, la mort, le présent, l’avenir : tout est à vous, mais vous, vous êtes au Christ, et le Christ est à Dieu.
ÉVANGILE DE JÉSUS CHRIST SELON SAINT LUC (5, 1-11)
En ce temps-là, la foule se pressait autour de Jésus pour écouter la parole de Dieu, tandis qu’il se tenait au bord du lac de Génésareth. Il vit deux barques qui se trouvaient au bord du lac ; les pêcheurs en étaient descendus et lavaient leurs filets. Jésus monta dans une des barques qui appartenait à Simon, et lui demanda de s’écarter un peu du rivage. Puis il s’assit et, de la barque, il enseignait les foules.
Quand il eut fini de parler, il dit à Simon : « Avance au large, et jetez vos filets pour la pêche. » Simon lui répondit : « Maître, nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre ; mais, sur ta parole, je vais jeter les filets. » Et l’ayant fait, ils capturèrent une telle quantité de poissons que leurs filets allaient se déchirer. Ils firent signe à leurs compagnons de l’autre barque de venir les aider. Ceux-ci vinrent, et ils remplirent les deux barques, à tel point qu’elles enfonçaient.
À cette vue, Simon-Pierre tomba aux genoux de Jésus, en disant : « Éloigne-toi de moi, Seigneur, car je suis un homme pécheur. » En effet, un grand effroi l’avait saisi, lui et tous ceux qui étaient avec lui, devant la quantité de poissons qu’ils avaient pêchés ; et de même Jacques et Jean, fils de Zébédée, les associés de Simon. Jésus dit à Simon : « Sois sans crainte, désormais ce sont des hommes que tu prendras. »
Alors ils ramenèrent les barques au rivage et, laissant tout, ils le suivirent.
Homélie
Dans le passage d’aujourd’hui, l’évangéliste Luc nous présente Jésus entouré d’une foule au bord du lac de Génésareth; les gens se pressent autour de lui pour écouter son enseignement. Tout près de l’endroit, Simon Pierre travaille avec ses compagnons (dont Jacques et Jean); ils lavent leurs filets de pêche. Jésus monte alors sur une des deux barques, laquelle appartient à Simon Pierre, et lui demande de l’écarter un peu du rivage pour mieux enseigner à la foule.
Nous sommes aux débuts du ministère de Jésus. Il est conscient que sa mission d’instaurer le Règne de Dieu a besoin d’impliquer d’autres personnes. Il va d’abord à la rencontre des gens dans le besoin : la foule qui a soif de la parole de Dieu, puis Simon et ses compagnons qui, fatigués et déçus des résultats de leur travail, ont besoin de trouver un signe d’espoir et un nouveau défi à relever.
Après son enseignement, Jésus demande à Simon d’avancer plus loin sa barque, afin de lancer les filets où l’eau est profonde. Embarrassé de sa mauvaise journée de pêche et découragé par la fatigue d’avoir en plus travaillé toute la nuit, Simon répond à Jésus qu’il le fera uniquement parce qu’il le lui demande. Il met son espoir en sa parole. (Rappelons-nous que Simon avait déjà été témoin de ce que Jésus a accompli à Capharnaüm, particulièrement de la guérison de sa belle-mère.) Le résultat ira bien au-delà de ses espérances : une pêche plus qu’abondante et un étonnement profond, qui le mèneront à faire une déclaration de foi et à recevoir un mot d’encouragement de Jésus, présageant sa future charge de chef des apôtres et, plus tard, de l’Église du Christ.
Devant la réalité sombre de l’échec d’une journée de pêche, l’invitation du Maître suggère un abandon à sa parole; la réussite dans leur travail ne dépend pas uniquement de leurs aptitudes et de leur dextérité. Ceci est une annonce de ce que deviendra leur mission de vie : être disciples du Christ.
Encore aujourd’hui, continuer la mission de Jésus et être à sa suite implique de se laisser porter par sa Parole et de mettre tout ce que nous sommes au service du Royaume. C’est le fruit d’une rencontre personnelle et profonde avec Jésus; c’est la foi en sa Parole. Autrement dit, c’est lui faire confiance lorsqu’il nous considère digne d’agir pour le Règne de Dieu. Ainsi, nous deviendrons « pêcheurs d’hommes », comme Pierre et les autres disciples. Évidemment, il faut garder en tête que c’est tout un processus et pas seulement un moment de révélation. C’est un cheminement de foi dans lequel nous apprenons à reconnaître nos vides et nos manques d’amour, mais principalement, un chemin qui nous amène à accepter que malgré nos limitations et nos indignités, l’amour de Dieu est plus grand et peut faire de nous ses enfants et des co-créateurs d’un monde meilleur.
Simon et ses compagnons (Jacques et Jean particulièrement) ont fait l’expérience du passage de la stérilité de la nuit à la fécondité de la lumière du jour, de l’importance de faire confiance au Maître, du besoin de récolter en communauté, d’approfondir en mer pour mieux revenir au rivage et de tout laisser pour suivre Jésus. À notre tour, nous pouvons vivre cette expérience, chacun et chacune selon nos circonstances. La mission donnée à Simon Pierre est aussi la nôtre; elle est la mission de tout croyant.
Gustavo Adolfo Garay Ortega
PRIÈRE
par l’abaissement de ton Fils, tu as relevé le monde déchu ;
donne à tes fidèles une joie sainte :
tu les as tirés de l’esclavage du péché ;
fais-leur connaître le bonheur éternel.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur et notre Dieu,
qui vit et règne avec toi dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.